Plutôt ratatouille que salade de fruits ? Tant mieux : les amateurs de légumes ont moins l’occasion d’ingérer des pesticides que les gourmands de cerises, pêches, raisins et autres bonheurs de l’été.
Le constat vaut naturellement pour les produits qui ne sont pas issus de l’agriculture biologique. A l’heure où cette dernière connaît une expansion considérable, Générations futures rappelle dans un rapport rendu public jeudi 6 juin que les résidus de phytosanitaires restent bien présents dans les fruits et légumes conventionnels vendus en France.
Pour la deuxième fois, l’association s’est livrée à cet exercice d’information à l’adresse des consommateurs, fondé sur des données fournies par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), chargée de surveiller ces aliments. A partir de 13 300 analyses, ont été retenus les résidus détectables et quantifiables au moins cinq fois sur six durant la période de 2012 à 2017.
Conclusion : sur cinquante végétaux, 71,9 % des échantillons de fruits et 43,3 % de légumes en contenaient. Plus gênant encore : 2,9 % des fruits et 3,4 % des légumes testés dépassaient les seuils légaux autorisés de pesticides.
Moyennes pluriannuelles
En présentant des tendances sur cinq ou six ans, le rapport permet de ne pas se focaliser sur une saison que les aléas de la météo auraient pu rendre particulièrement propice aux surdoses de fongicides ou d’insecticides. Certaines années, 2016 et 2017 en particulier, des pesticides ont été repérés dans… 100 % des échantillons de pamplemousses ou pomelos, pêches et nectarines, framboises et groseilles, abricots, céleris-raves, herbes fraîches.
Le palmarès fondé sur des moyennes pluriannuelles classe en tête les cerises, les clémentines et mandarines, le raisin, les pamplemousses dont les échantillons se révèlent positifs à plus de 85 %. Les pêches et nectarines, fraises, oranges, abricots et pommes les talonnent (au moins 80 %). Les moins contaminés sont les kiwis (25,8 %) et les avocats (27,8 %). Par nature fragiles, les fruits ne progressent guère dans leurs performances.
Les rapporteurs rappellent ainsi que la pomme, le fruit frais le plus consommé en France, subissait trente-cinq traitements phytosanitaires par an en 2012 et… trente-six en 2015. L’ananas – analysé 270 fois –, se distingue par ses 9,6 % d’échantillons dépassant la limite réglementaire maximale en résidus. Les cerises, kiwis, pamplemousses et clémentines sont aussi dans le rouge (à plus de 4 %), à la différence des bananes (1 %), pourtant testées 555 fois, et des nectarines (0,3 %).
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