Photo portrait de Catherine Laflamme.
Gracieuseté

La gestionnaire de portefeuille et conseillère en placement Catherine Laflamme fait partie, pour la seconde année consécutive des 37 finalistes du Prix du leader de moins de 40 ans de l’Association canadienne du commerce en valeurs mobilières (ACCVM). Le lauréat sera dévoilé lors d’un gala qui se tiendra le 24 octobre à Toronto

Âgée de 35 ans et mère de deux enfants, elle a été reconnue par le jury pour ses réalisations professionnelles, son professionnalisme, son audace ainsi que sa loyauté.

La planificatrice financière se dit heureuse de la « belle notoriété et visibilité » que lui apporte cette nomination auprès de ses clients. « Certains m’en ont parlé et ont dit que c’était une fierté pour eux de faire affaire avec une gestionnaire de portefeuille nommée », confie-t-elle en entrevue. En plus de cela, la jeune femme estime que cela lui apporte également le respect de ses pairs, chose qu’elle juge d’autant plus importante qu’il n’y a que peu de femmes dans son domaine.

Sur le plan personnel, Catherine Laflamme est contente d’avoir une certaine reconnaissance après les nombreuses années d’études et multiples heures de travail accomplies. « Je suis particulièrement fière, ça prouve que je ne dois pas lâcher, que je suis dans la bonne direction », déclare-t-elle.

Un beau parcours

Malgré son jeune âge, Catherine Laflamme cumule les diplômes et travaille depuis 14 ans dans le milieu financier. Originaire d’une banlieue de Québec, elle avoue avoir toujours voulu se lancer en finance. « Je pense que c’est dans mes gènes », assure-t-elle. C’est le moins que l’on puisse dire. Sa grand-mère était déjà une femme d’affaires, elle possédait un magasin général. Ses parents sont également en affaires, son père est d’ailleurs planificateur financier. « J’ai pris ma voie comme une grande, mais j’ai connu le métier jeune », affirme-t-elle.

Désireuse de s’ouvrir au monde et de faire rapidement ses preuves, Catherine Laflamme a décidé de faire son baccalauréat en finances de marché à l’Université de Montréal. Elle a ensuite fait son certificat en planification financière, son CCVM et a même obtenu le prestigieux titre de Fellow.

« J’étais alors la plus jeune au Canada à obtenir le Fellow par le Canadian Security Institute. Mais je voulais prendre de l’expérience très jeune, et parce que c’est un milieu d’hommes et je voulais montrer que j’avais ma place en finances », explique la planificatrice financière.

Un retour à ses racines

Si Catherine Laflamme a fait son baccalauréat à Montréal et a travaillé à Toronto, elle est finalement revenue à Québec pour avoir la possibilité de construire sa vie de famille.

« Mon but ultime c’était de travailler sur le Toronto Stock Exchange, mais j’ai vu le rythme de vie. C’était des 12h par jour et bien que ça ne me dérangeait pas, j’ai compris qu’en restant à Toronto, des nounous devraient s’occuper de mes enfants ce qui n’est vraiment pas dans mes valeurs familiales », déclare-t-elle.

Elle a donc accepté un poste à la Banque de Montréal où elle est restée cinq années. Jusqu’en décembre 2010 où elle a reçu cinq offres d’emploi de grandes banques. Elle a finalement opté pour la TD, en partie parce qu’elle partageait les valeurs professionnelles et personnelles de l’homme qui est venu la chercher, Stéphane Marquis, et également parce qu’elle aimait la politique de cette institution et la façon dont la firme prenait de l’ampleur au niveau du Québec et au niveau mondial.

Si ce moment marque un tournant dans sa carrière, pour elle le moment clé de sa vie professionnelle c’est l’association qu’elle a conclue en novembre dernier pour joindre une équipe de gestionnaires de la TD.

« Je suis une fille d’équipe. Je crois sincèrement que la force d’un groupe est immense, notamment grâce au partage des tâches. Nous, on est très structurés et complets en matière de formations. Il y en a un qui est économiste, un autre qui est CFA et un qui est formé en assurances, donc on est vraiment en mesure d’outiller le client à 100 % », explique-t-elle.

Dans son équipe, chaque associé s’occupe d’un type particulier de clientèle. Catherine Laflamme travaille ainsi essentiellement avec des entrepreneurs, un type de clients avec lequel elle se sent très à l’aise compte tenu fait qu’elle vient d’une famille d’entrepreneurs.

Difficile conciliation travail-famille

Rejoindre cette équipe lui permet également de mieux concilier travail-famille. « Être une femme d’affaires et une mère c’est un combat continuel contre la culpabilité. S’il y a une semaine où je fais 60 heures et que je rentre tous les soirs quand mes enfants sont couchés, je me sens épanouie au niveau du travail, mais tellement coupable d’être absente. Depuis que je ne suis associée, ça m’a sauvé la vie, car on grandit beaucoup plus rapidement et intelligemment en équipe », confie Catherine Laflamme.

Mère monoparentale de deux petites filles, de 2 et 5 ans, Catherine Laflamme avoue qu’elle est toujours obligée de jongler entre ses obligations professionnelles et familiales. Revenir à Québec lui permet d’habiter proche de sa mère qui s’occupe avec plaisir de ses petites-filles.

« À l’époque c’était ma grand-mère qui s’occupait de moi. C’est un retour d’ascenseur. Je ne pourrais jamais gagner seule, puis honnêtement c’est le plus beau cadeau que je fais à mes filles que ce soit ma mère qui s’occupe d’elles quand je ne suis pas là », affirme la planificatrice financière.

Des conseils pour la relève

Pour la relève, Catherine Laflamme a trois recommandations:

1) Être passionné: « Je pense que c’est ça qui donne la force de combiner travail-famille principalement et qui permet de faire preuve de rigueur, de ténacité et d’empathie même après plusieurs années », déclare-t-elle.

2) Toujours vouloir se dépasser, une volonté que l’on devrait avoir dans tout son parcours professionnel.

3) Aller dans le secteur pour les bonnes raisons. Selon elle, le revenu, par exemple, n’est pas une bonne raison. Le rôle du conseiller a changé, il doit être là principalement pour ses clients, il faut donc choisir cette profession par conviction.

Quant aux femmes qui voudraient suivre son chemin, Catherine Laflamme espère qu’il y en aura beaucoup, elle est même très ouverte à l’idée de devenir un mentor pour l’une d’entre elles. La planificatrice leur conseille tout de même de faire preuve d’une bonne force de caractère et de ne pas hésiter à s’exprimer et prendre sa place, si elles espèrent percer dans ce domaine.