Une main qui touche un ipad.
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Les technologies évoluent très rapidement et leur influence sur le monde actuel est énorme. Toutefois, ces mêmes technologies pourraient être également la solution aux nombreux changements qu’elles vont impliquer, a affirmé David Mastroberardino lors du Sommet FinTech 2019 de l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM) qui s’est tenu à Montréal en octobre.

La technologie aura un impact sur quatre éléments particulièrement importants pour les conseillers en placement, selon lui.

1) L’évolution de la clientèle 

Dans les prochaines années, la nature de la clientèle sera appelée à changer. Selon une étude du quotidien anglais The Daily Telegraph, d’ici 2030, 30 % des emplois vont disparaître. Toutefois, une étude de Dell affirme que 80 % des emplois qui vont exister d’ici dix ans, n’existent pas encore aujourd’hui.

Pour David Mastroberardino, cette situation est synonyme d’opportunités pour les conseillers. Les emplois qui sont le moins à risque de disparaître sont ceux qui exigent des interactions humaines, affirme-t-il. Les conseillers devraient donc profiter de la technologie pour être plus efficaces et passer plus de temps avec leurs clients. L’autre opportunité qu’il fait valoir, c’est que ces changements vont également bouleverser la clientèle. Les conseillers vont donc devoir se positionner pour les aider du mieux possible.

2) L’évolution des portefeuilles

Une étude de Harvard a remarqué que la durée de vie moyenne des entreprises du S&P 500 a diminué ces dernières années. Alors qu’en 1958, les entreprises de l’indice avaient une durée de vie moyenne de 61 ans, en 1980, cette durée a fondu à 25 ans. En 2011, on en est rendu à 18 ans.

L’étude prédit qu’en 2027, 75 % des entreprises qui existent aujourd’hui auront disparu. La raison à cela est évidemment la technologie. Les firmes qui durent le plus longtemps sont celles qui sont parvenues à s’adapter à la technologie.

3) L’évolution de la concurrence

 La concurrence d’aujourd’hui provient de joueurs auxquels on ne s’attendait pas. Ainsi, aujourd’hui les plus grands compétiteurs des banques sont Amazon ou Alibaba. Amazon a récemment établi deux ententes : une avec JP Morgan et une autre avec UBS.

La première permet à Amazon d’offrir des services bancaires via leur service de prime. La seconde leur permet d’offrir un meilleur service avec Alexa. Quand les gens posent des questions sur l’économie c’est les interfaces de programmation d’UBS qui répondent à travers Alexa.

4) Évolution de l’offre

 Sur ce point, David Mastroberardino est davantage prédictif. Selon lui, la planification financière est appelée à grandement évoluer avec la connectivité. Il imagine ainsi un plan financier qui pourrait se mettre à jour en temps réel.

Par exemple, si une femme achetait un test de grossesse, le résultat de celui-ci pourrait être relié à son téléphone et ainsi, le plan financier s’adapterait en fonction du résultat de ce test.

Niveau produit, Horizons propose déjà un fonds négocié en Bourse (FNB) complètement géré par l’intelligence artificielle (IA). Il y a quelques jours, de grandes maisons de courtage américaines ont décidé d’annuler les commissions de négociation en ligne.

Des technologies à garder à l’œil

Afin de se préparer à ces nombreux changements, David Mastroberardino évalue comment certaines technologies actuelles pourraient s’appliquer au quotidien des conseillers afin de les aider à évoluer.

  • L’apprentissage automatique, qui permet à une technologie d’apprendre et d’automatiser des tâches, pourrait aider les conseillers dans les tâches répétitives. La technologie pourrait par exemple réviser des ordres ou des transactions pour laisser au conseiller plus de temps avec ses clients.
  • Le traitement du langage naturel, qui traite des données brutes pour les résumer, pourrait être utiles pour comprendre les états financiers. Ceux-ci comportent de nombreuses informations que la technologie pourrait interpréter et elle pourrait ensuite expliquer ce qu’elles signifient dans un texte.
  • L’intelligence sociale, qui permet à une machine d’interagir avec un humain en fonction de ses intonations de voix, offrirait une façon de converser plus facilement avec les clients. La machine agira en conséquence des émotions qu’elle décèle.
  • La blockchain permettra d’échanger des informations de façon sécurisée.
  • Les mégadonnées permettront certainement avec le temps d’offrir des solutions prédictives.
  • Les médias sociaux sont encore peu utilisés aujourd’hui, pourtant nombre de Canadiens les utilisent de manière régulière. Ceux-ci deviennent de plus en plus sophistiqués et parviennent maintenant à comprendre parfaitement la personne qui les utilise. David Mastroberardino estime que dans le futur, certains se reposeront sur Facebook pour prendre des décisions pour eux. Selon lui, les gens vont sous-traiter les décisions majeures qu’ils ont à prendre aux algorithmes de Facebook.

Afin de ne pas se perdre dans les nombreuses technologies et surtout de ne pas être à la traîne, David Mastroberardino conseille de lire des livres ou des articles sur le sujet ou de voir qu’elles sont les technologies utilisées par les jeunes. Il estime également qu’il est très important d’investir dans la formation.