Bonjour à toutes et tous,
Après le temps de la sidération, puis des ajustements nécessaires, des ruées sur la nourriture et les réseaux sociaux, est venu pour moi le temps du rythme de croisière, où tout se pose, s'organise, dans l'incertitude et en même temps la confiance d'une fin à venir. Merci l'impermanence, de m'enseigner que rien ne dure.
Et peut-être l'occasion d'un renouveau, d'une mise à distance qui amène à de nouvelles décisions, de nouvelles manières de penser et de se comporter, avec soi et les autres. Vais-je subir ce confinement et la possibilité d'une contamination de manière passive? Vais-je profiter de ce temps pour aller vers un mieux-être durable et profond, à travers une transformation intérieure mue par l'expérience de vivre vraiment chaque instant comme nouveau et riche de promesses, plutôt que comme pesant et menaçant? Vais-je continuer à fuir dans les compensations, face à ce silence et cet isolement qui s'imposent, ou vais-je enfin "régler de vieux dossiers" en apprenant à traverser cette tourmente avec tous ses corollaires émotionnels? Apprendre à vivre cette vie telle qu'elle se présente, et non telle que je voudrais qu'elle soit? Afin de poser alors des actions justes, guidées par mes valeurs plutôt que conditionnées par mes peurs.
Et si je n'y arrive pas malgré tout, parce que l'angoisse est trop forte, la tristesse trop prégnante, vais-je encore une fois refouler, nier ou détourner ces émotions hautement désagréables, ou vais-je me prendre dans les bras, avec chaleur, et me dire: "Ceci est un moment douloureux de ton existence. Plein de personnes sont dans le même cas. Je peux me relier à elles, dans notre humanité commune, et leur souhaiter, ainsi qu'à moi-même, de vivre puis de sortir de cette épreuve de la meilleure manière qui est possible pour moi"?
Vais-je me traiter avec bienveillance, ou ajouter de la souffrance à la souffrance?
Vais-je regarder en boucle les infos dont personne ne connaît parfois l'origine ni la fiabilité, alimenter ma peur en cherchant des réponses qui n'existent pas (encore), en me concentrant sur toutes les incivilités voire violences consécutives à un tel bouleversement, les excès, les promesses?
Ou vais-je me concentrer surtout sur le positif de ce qui arrive, cette planète, les plantes et les animaux qui respirent enfin un peu, les gestes de solidarité et de créativité qui fleurissent aux balcons et dans l'intimité des logements?
J'ai choisi.
Et vous?