Une femme et un homme qui regardent deux feuilles de papier et semblent comparer ce qu'il y a dessus.
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Alors que la pandémie de coronavirus continue de bouleverser le monde de la finance, de nombreux investisseurs ne peuvent s’empêcher de comparer la situation actuelle à la crise financière de 2008.

Si certains points sont comparables, d’autres le sont nettement moins. On peut ainsi penser à la rapidité du retrait au cours du premier mois de la pandémie, note Amber Sinha, gestionnaire de portefeuille senior pour les actions mondiales chez CIBC Asset Management, lors d’une entrevue avec Advisor’s Edge. Au 31 mars, l’indice MSCI World avait baissé de plus de 20 %.

« Si vous voulez être du type verre à moitié plein, vous pourriez lire ceci : une chute rapide pourrait conduire à un rebond rapide », a-t-il déclaré avec optimisme.

Une autre différence avec la crise de 2008, c’est évidemment les secteurs touchés. Ainsi, l’effondrement des marchés en 2008 était principalement centré sur les services financiers. Actuellement, les secteurs les plus touchés, en raison des mesures d’éloignement physiques imposées par les gouvernements du monde entier, sont les secteurs des voyages, des transports et des loisirs.

En 2008, les gouvernements et banques centrales ont pu aider à relancer l’économie notamment en réduisant les taux d’intérêt. Actuellement, les taux sont déjà bas, et les dirigeants et les banques du monde entier vont devoir « recourir à d’autres mesures » pour relancer l’économie, commente Amber Sinha.

« Nous avons déjà vu beaucoup de mesures de relance dont on parle, et beaucoup d’achats d’actifs effectués par les banques centrales, a-t-il déclaré. Mais la réduction des taux d’intérêt : cela ne nous aidera pas autant cette fois-ci que la dernière. »

Toutefois, on peut également noter certaines similarités entre la crise actuelle et celle de 2008, comme la dette.

« La dernière fois, c’était la dette dans le secteur des services financiers, la dette sur les bilans des consommateurs, affirme Amber Sinha. Cette fois-ci, nous avons vu un système financier plus sain, un bilan des consommateurs plus sain. Mais il y a beaucoup de dettes dans les bilans des gouvernements et des entreprises, […] et c’est quelque chose qui met vraiment la pression sur le système en cas de crise. »

Même si l’on est encore dans les débuts de la crise, certains points positifs se dessinent selon Amber Sinha, qui gère le Fonds d’actions européennes CIBC et le Fonds Asie-Pacifique CIBC. Il y a désormais des « ventes forcées sur le marché » qui peuvent créer des opportunités pour les gestionnaires de portefeuilles qui cherchent des actions de bonne qualité à bon prix.

« Qu’il s’agisse de portefeuilles d’entreprises qui doivent faire des appels de marge, ou qui doivent vendre des actions qu’elles ne vendraient pas autrement mais qu’elles doivent vendre pour d’autres raisons – maintien de la liquidité, maintien de la trésorerie – je pense que c’est le stade du marché où l’on voit en fait des actions de haute qualité se vendre autant que le marché, parfois même plus », note-t-il.

La valeur de certaines actions ont baissé plus qu’elle le devrait, notamment dans le secteur de l’aérospatial, ce qui est une excellente opportunité pour les investisseurs patients, affirme l’expert de CIBC.

« Essentiellement, l’économie est bloquée dans de grandes parties du monde, conclut-il. Si nous supposons que nous retournerons dans nos bureaux dans quelques mois, alors beaucoup de stocks qui ont subi des pressions finiront par revenir dans de bonnes conditions. »