Un couple désespéré devant des feuilles de compte, une calculette est posée sur la petite table devant eux.
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Les professionnels de l’industrie rapportent que ce qui préoccupe le plus leurs clients c’est les liquidités du marché des titres à revenu fixe. La plupart parlent de cela à leur conseiller avant même de parler de volatilité, révèle un sondage mené par l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM) auprès de ses membres.

Une communication entravée

Les membres de l’industrie eux s’inquiètent davantage des communications à distance. Alors qu’il s’agit d’une pierre d’achoppement essentielle en ces temps de crise, la communication est grandement affectée par la distanciation sociale.

Celle-ci semble être problématique à plusieurs niveaux. La communication à l’interne est citée par plusieurs. « Je ne pense pas que ce problème soit spécifique à notre entreprise, mais au début, nous avons constaté que la capacité de la bande passante de l’Internet ou la simple demande de lignes téléphoniques pour les conférences téléphoniques étaient trop lourdes à gérer », rapporte un sondé.

Un peu plus du tiers des répondants déclarent que la communication avec leurs collègues ou la firme était quelque peu problématique (38,46 %). Une proportion moindre (30,77 %) assure que communiquer avec les clients se révèle difficile. Les autres affirment n’avoir eu aucun problème.

Il semble également y avoir un souci au niveau de la communication avec la salle des marchés. « Elle est mauvaise, affirme un sondé. La négociation et la vente de taux sont les plus difficiles. L’émission et le crédit sont les plus faciles. »

Des mesures gouvernementales positives

À l’inverse, de nombreux répondants (76,92 %) ont qualifié les mesures gouvernementales, tant au niveau fédéral que provincial, comme étant très utiles. Les autres estiment qu’elles ont été « modérément utiles », mais aucun ne les considère comme inutiles. Les répondants louent ainsi leur opportunité et leur efficacité.

Parmi les mesures qui ont eu le plus d’impact, certains citent la facilité de mise en pension, l’adjudication de pensions de titres à terme, les pensions à terme, le rachat d’acceptations bancaires/de papier commercial ainsi que le financement à terme des pensions de titres, le plafonnement et l’allègement de l’endettement.

Certains applaudissent la Banque du Canada pour sa série de plans monétaires efficaces. « Elle a été extrêmement utile dans le domaine des pensions de titres et du marché monétaire en amont », commente ainsi un des sondés.

Interrogés sur les autres mesures qui pourraient s’avérer utiles pour soutenir les marchés nationaux de titres à revenu fixe, les sondés proposent plusieurs mesures :

  • Achat d’obligations de sociétés
  • achats de papier provincial
  • achats d’obligations à rendement réel
  • Ajouter les obligations provinciales et municipales au programme d’assouplissement quantitatif

Un autre affirme que le programme d’achat de prêts hypothécaires assurés de la National Housing Act devrait être ouvert à tous les primary dealers. « Cela permettrait d’améliorer le commerce secondaire », assure-t-il.

Pas impactées de la même façon

À la lecture des résultats du sondage, il semble évident que les firmes n’ont pas toutes été impactées de la même façon par la COVID-19 et le confinement qui en a découlé. Si pour la plupart, une majorité de leurs employés travaillent de la maison, ce n’est pas le cas de toutes.

Ainsi, parmi les firmes ayant des employés travaillant sur des titres à revenu fixe, la plupart ont envoyé la majorité de leurs employés à la maison. Une petite proportion (14,29 %) a fait en sorte que tous leurs professionnels quittent le bureau, et 57,14 % affirment avoir plus de 75 % de leurs employés à la maison. D’autres ont entre 50-75 % de leurs employés qui sont actifs de la maison et les autres comptent moins de 50 % de leurs effectifs qui travaillent à domicile.

Parmi les vendeurs à revenu fixe, les proportions sont plus ou moins équivalentes, mais une plus grande proportion (21,43 %) a envoyé tous leurs employés travailler de la maison.

Un autre endroit où les différences deviennent plus marquées c’est au niveau du volume global des échanges.

Certaines (15,38 %) affirment que ceux-ci ont beaucoup augmenté, d’autres (30,77%) seulement un peu, mais à l’inverse près de la moitié disent avoir constaté une légère (23,08 %) ou une grande (23,08 %) diminution. Les autres disent n’avoir constaté aucun changement.

On note la même dichotomie au niveau des volumes d’échanges électroniques. À peu près le tiers disent avoir vu ceux-ci beaucoup (8,33 %) ou un peu (25 %) augmenter. Un peu plus du tiers disent les avoir légèrement (25 %) ou beaucoup (16,67 %) diminués. Les autres n’ont vu aucune évolution.