Des risques à l’allégement réglementaire

Par La rédaction | 3 avril 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : MJ_Prototype / istockphoto

L’allégement réglementaire des institutions financières canadiennes accroît les risques des entreprises, mais renforce l’économie et atténue les risques de crédit des banques à court terme, déclare le service des investisseurs de Moody’s dans un nouveau rapport, selon Investment Executive.

La semaine dernière, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a annoncé une série de mesures temporaires qui restreignent les exigences réglementaires imposées aux banques et aux assureurs.

L’allégement comprend l’assouplissement des exigences en matière de capital et de liquidité, le traitement favorable des prêts assortis de reports de paiement, le report de la mise en œuvre des modifications des règles en matière de capital, la prolongation des délais de dépôt et la suspension des consultations en cours et prévues sur les politiques.

Moody’s a déclaré que les mesures « augmenteront les risques pour les institutions financières en réduisant les coussins de fonds propres et de liquidité existants » et en diminuant la probabilité d’une intervention réglementaire précoce.

« Cependant, le programme d’aide peut soutenir l’économie dans son ensemble et réduire les risques de crédit dans les institutions financières en stimulant la demande globale et l’emploi grâce à des garanties de prêt et un financement direct aux emprunteurs, en achetant des actifs de haute qualité qui se négocient en dessous de leur valeur intrinsèque et en offrant un financement aux banques à des conditions favorables », a-t-il déclaré.

RÉDUIRE LES TENSIONS FINANCIÈRES

Entre autres choses, Moody’s a fait remarquer que le BSIF traitera les prêts accordés avec des reports de paiement comme des prêts en cours, de sorte que les banques ne seront pas tenues de détenir des coussins de fonds propres supplémentaires pour les prêts en question.

« Les congés de paiement pourraient affaiblir la qualité des actifs », a déclaré Moody’s, notant que cela pourrait ignorer les prêts qui feront l’objet de défauts de paiement.

Dans le même temps, ces mesures soutiendront la valeur des garanties de prêt sous-jacentes, note le rapport.

« Les effets négatifs de ces programmes devraient être largement compensés par des effets macroéconomiques positifs résultant d’un regain de confiance des consommateurs et d’une augmentation des dépenses », a-t-il précisé.

Le BSIF a également augmenté les limites des obligations sécurisées des banques, ce qui leur donne une plus grande capacité de financement.

« Avec ces mesures, le gouvernement canadien vise à réduire les tensions sur les marchés financiers et à atténuer les contraintes de financement, a-t-il déclaré. Elles sont conçues pour redéfinir les réglementations afin de les aligner sur les efforts de réponse aux crises budgétaire et monétaire du gouvernement annoncés ces dernières semaines. »

La rédaction