Un homme d'affaires portant un masque. Il a également un café et un journal dans les mains.
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Les entreprises envisageant le retour des employés au bureau après ces deux mois de confinement sont confrontées à nombre de considérations opérationnelles, juridiques, de santé et de sécurité. Pour aider ce passage, l’ACCVM a publié un document offrant nombre de recommandations aux entreprises.

Dès le début, l’Association conseille d’établir un plan écrit contenant les politiques et procédures envisagées pour informer les employés et les responsables de ce à quoi ils s’attendent.

Considérations physiques

L’ACCVM rappelle que les employeurs sont tenus de faire les efforts appropriés pour s’assurer de la sécurité de leurs employés sur les lieux de travail. L’Association leur conseille ainsi de continuer de suivre les directives et recommandations en matière de santé publique.

Dans les mesures généralement acceptées, on retrouve notamment :

  • Former les employés aux points de transmission possible sur le lieu de travail et les informer sur les mesures prises pour les protéger et celles qu’eux-mêmes devraient prendre;
  • Former les employés sur la manière de laver leur surface et équipement de travail;
  • Leur rappeler de se laver régulièrement les mains surtout après un contact avec d’autres personnes;
  • Limiter le nombre de personnes travaillant dans un même espace;
  • Nettoyer fréquemment les lieux de travail, particulièrement les zones communes;
  • Repositionner les postes de travail pour augmenter les distances physiques;
  • Reprogrammer les visites inutiles;
  • Et examiner les employés et rester attentif aux éventuels problèmes de santé.

Les employeurs doivent également prendre en compte leur modèle d’entreprise qui les informera sur leur profil de risque et affectera le retour au travail. Ainsi, le modèle d’entreprise peut exiger ou non davantage d’interactions ou plus d’employés qui font partie d’une catégorie vulnérable. On peut également penser au nombre d’employés requis sur place et si ceux-ci se trouvent en des lieux autonomes ou des lieux où il y a beaucoup de passage. Évidemment, la région où se trouve l’entreprise est également importante pour déterminer le degré d’infection.

Dépistage de la COVID-19

Le sujet du dépistage est délicat. Dans un sens, il est inévitable de par la nature du virus, mais il soulève également des questions relatives à la vie privée et aux droits de l’homme. Si la crise actuelle introduit un élément de caractère raisonnable en raison du risque de transmission, il est important de ne pas être trop intrusif non plus.

Les entreprises peuvent ainsi mettre en place des méthodes de dépistage passif en exigeant que les employés préviennent s’ils présentent des symptômes compatibles avec la COVID-19, s’ils ont été en contact avec une personne diagnostiquée comme ayant le virus ou s’ils ont voyagé pendant la période de quarantaine.

Si les employeurs veulent mettre en place des tests actifs, comme le contrôle de température, il est recommandé d’utiliser la méthode la moins intrusive possible et expliquer en quoi cette méthode est raisonnable dans les circonstances.

Les entreprises devraient également prévoir des politiques claires sur l’indemnisation en cas de diagnostic de COVID-19 ou dans le cas où un employé doit être en confinement en raison d’un voyage à l’étranger.

Retour des employés

Les employeurs vont avoir des procédures différentes pour rappeler les employés au bureau. Il est bon d’élaborer des critères pour déterminer quels employés reviendront afin d’éviter des plaintes relatives aux droits de l’homme. Certains facteurs devraient être pris en compte avant de prendre une telle décision, comme le besoin de la présence physique des employés, le fait que l’employé soit ou non dans une catégorie à haut risque, qu’il ait ou non des enfants et les considérations de voyage ou de transit.

Il est conseillé de fournir aux employés des rappels écrits comprenant les informations comme quand et où retourner au bureau, les heures de travail, les conséquences du retour, qui contacter en cas d’impossibilité de retour et prévenir des mesures de dépistage et de santé mises en place.

Les employeurs peuvent également revoir leurs politiques en matière de travail à distance pour permettre une plus grande flexibilité à long terme.

Le refus de retour des employés

En attendant un vaccin, il est probable que certains employés refusent de revenir. Certains peuvent également faire face à d’autres difficultés, comme l’obligation de devoir garder leurs enfants à la maison.

Afin d’atténuer les craintes, les employeurs doivent prendre toutes les mesures raisonnables selon les exigences de santé publique et suivre les meilleures pratiques pour que le lieu de travail soit le plus sûr possible.

Si les employés refusent encore de venir travailler, les employeurs peuvent examiner la réglementation de travail applicable afin de déterminer les droits que les employés peuvent avoir en ce qui concerne leur droit de refuser le retour au travail, leur droit à un congé sans solde et les droits de l’entreprise en matière de licenciement, commente l’ACCVM.

Penser à la santé mentale

Outre les problèmes physiques de la COVID-19, la pandémie peut avoir des effets néfastes sur la santé mentale des employés. Nombre de personnes craignent l’infection et ont peur pour leur famille. D’autres facteurs pourraient avoir déstabilisé mentalement les employés. On peut ainsi penser à l’isolement forcé, l’incertitude économie et d’autres problèmes.

L’ACCVM conseille donc aux employeurs d’anticiper ces problèmes et de revoir leurs programmes de ressources humaines et d’avantages sociaux pour aider leurs employés et s’assurer que, dans la mesure du possible, ils peuvent accéder aux ressources appropriées en temps utile.