« Les investisseurs veulent plus de conseils financiers »

Par La rédaction | 8 octobre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaires se tenant debout devant un mur de points d'interrogation.
Photo : Daniil Peshkov / 123RF

Dans une récente chronique publiée par le Financial Post, un CFP (Certified Financial Planner) assure (et déplore) que certains investisseurs pâtissent encore d’un manque d’accès à des conseils financiers complets.

Si les Canadiens ayant plus de 500 000 dollars d’actifs à investir disposent de nombreuses options pour le faire, ce n’est pas le cas de leurs homologues moins fortunés, qui ne savent pas toujours où trouver de l’information fiable, explique Jason Heath, basé à Toronto. Pour étayer son propos, il cite un sondage publié au printemps dernier par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO).

Intitulé A Measure of Advice: How much of it do investors with small and medium-sized portfolios receive? (Mesurer le conseil : Combien les investisseurs détenteurs de portefeuilles de petite et moyenne taille reçoivent-ils d’argent ? – en anglais seulement), celui-ci recense l’opinion d’un échantillon représentatif de quelque 3 000 consommateurs d’un océan à l’autre. Résultat : près de la moitié des répondants du marché de masse et des répondants aisés indiquent que la durée du contact avec leur conseiller au cours de l’année écoulée a été inférieure à… une heure.

TROP PEU D’INTERACTIONS AVEC LES CLIENTS?

Dans ces conditions, relève Jason Heath, il est possible que le véritable problème en termes de conseil ne réside pas dans un risque futur de modification des frais de placement ou de réforme de la réglementation qui serait contraignant pour les petits investisseurs, mais plutôt dans un risque que les professionnels du secteur, quelle que soit la taille du portefeuille de leur client, ne leur fournissent pas, en premier lieu, suffisamment de conseils.

Au sujet des commissions de suivi, la CVMO juge qu’« il n’est pas du tout certain que le maintien de leur disponibilité garantira aux investisseurs dont les portefeuilles sont de petite et moyenne taille l’accès à des conseils répondant à leurs besoins ». Ce qui, selon l’organisme, est problématique puisque près du tiers des personnes interrogées déclarent que leur conseiller ne leur a jamais parlé de la planification d’objectifs financiers importants comme la retraite, y compris plus du quart de celles qui détiennent plus de 250 000 dollars de placements.

Pour nombre d’investisseurs, qu’ils soient petits ou grands, les conseils financiers se concentrent encore parfois sur la sélection des placements, déplore d’autre part Jason Heath. Le problème de cette approche, tant pour les investisseurs que pour les conseillers, est que la gestion des placements devient ainsi de plus en plus banalisée, ajoute-t-il.

« Les sociétés de fonds communs de placement à faible coût offrent la possibilité de réaliser des placements à partir de 25 dollars. En outre, les robots-conseillers réduisent désormais le coût d’investissement et permettent d’abaisser le niveau de placement minimal d’un portefeuille à 5 000 dollars, voire parfois moins. Quant aux fonds négociés en Bourse “tout-en-un”, ils peuvent fournir un portefeuille diversifié à l’échelle mondiale d’actions et d’obligations dans un seul FNB à moins de 0,25 %. De même, certains courtiers à escompte offrent aujourd’hui gratuitement une négociation en ligne sans commission », détaille le Pl. Fin.

LES GRANDS INVESTISSEURS DEMEURENT AVANTAGÉS

Malgré tout, reconnaît le professionnel, des progrès ont été accomplis au cours de ces dernières années. En conséquence, les investisseurs de toutes tailles ont accès à de nombreux placements, tandis que les « lacunes en termes de conseils financiers » tendent à disparaître. Aujourd’hui, constate-t-il, les produits les plus précieux que les conseillers ont à offrir concernent les domaines de la finance comportementale, de la planification de la retraite, de la réduction des impôts, de la maximisation successorale, de la gestion des risques et de la stratégie de placement.

Saluant au passage le Québec, « la seule province au pays qui restreigne le nombre de personnes pouvant se prévaloir du titre de planificateur financier », Jason Heath se dit plutôt optimiste pour l’avenir : « Les investisseurs de toutes provenances et de toutes tailles peuvent aujourd’hui accéder à des produits de placement et continueront de pouvoir le faire même si les frais intégrés et les frais d’acquisition sont supprimés. » Avec toutefois un bémol, car, selon lui, les grands investisseurs conserveront toujours un meilleur accès à des conseils financiers complets que les autres.

La rédaction