ESG : une normalisation des données est nécessaire

Par La rédaction | 8 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Romolo Tavani / 123RF

La demande croissante des épargnants en matière d’investissement responsable représente une occasion pour les conseillers et les gestionnaires d’actifs de renforcer la confiance envers leur industrie. Mais les autorités de réglementation devront également être mises à contribution, selon un nouveau rapport de DBRS Morningstar.

Les flux des investisseurs américains vers la finance durable ont quadruplé en 2019 et ceux en Europe sont considérablement plus élevés depuis plusieurs années.

Cet intérêt accru « crée une occasion rare » pour les conseillers et les gestionnaires d’actifs de motiver les consommateurs à investir dans leur avenir et « d’améliorer la réputation du secteur de la gestion d’actifs et des conseils financiers », selon le rapport.

Pour en tirer parti, les représentants doivent cependant avoir la capacité d’évaluer les préférences des investisseurs en matière de durabilité, ainsi que les outils disponibles pour aligner leurs portefeuilles avec celles-ci, indique l’étude.

DUR, DUR À ÉVALUER

Les données sur la durabilité et la manière dont elles sont divulguées nécessitent certaines améliorations, suggère le document.

« L’utilisation des données pour déterminer si un placement correspond aux valeurs d’un investisseur et dans quelle mesure le risque ESG [environnemental, social et de gouvernance] est intrinsèque à l’investissement est difficile, même avec les meilleures données », indique le rapport.

Dans l’état actuel des choses, les informations ESG des émetteurs « sont trop souvent incohérentes et non comparables, et les informations importantes ne sont pas toujours disponibles », note-t-il.

La divulgation se concentre fréquemment sur des données rétrospectives qui indiquent aux investisseurs l’efficacité opérationnelle actuelle, « mais ne fournissent pas beaucoup d’informations sur la direction que l’entreprise doit prendre concernant les problèmes de développement durable auxquels elle est confrontée. »

De plus, les gestionnaires d’actifs utilisent des termes tels que « durable » et « ESG » pour faire référence à une grande variété de stratégies, et la divulgation de la composition des fonds communs de placement n’est pas uniforme, souligne le rapport.

DES SOLUTIONS

Compte tenu de ces problèmes omniprésents, une intervention réglementaire est nécessaire pour normaliser les données clés, la terminologie et la divulgation, mentionne l’analyse.

Celle-ci appelle les régulateurs à standardiser la communication des indicateurs ESG, « en mettant l’accent sur les informations importantes et prospectives ».

Plus précisément, le document recommande que les autorités de réglementation travaillent avec des organismes qui sont une référence en la matière et déterminent quelles informations doivent être requises par la loi, comme elles l’ont fait pour les rapports financiers.

Les conseillers devraient aussi être tenus de fournir des renseignements détaillés sur leur prise en compte des facteurs ESG, ce qui permet aux investisseurs de comprendre facilement ce que les gestionnaires de portefeuille font.

La rédaction