Un téléphone connecté à Google.
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Paiements, crédit, prêts, mais aussi assurance et placement : les géants des technologies font des incursions dans l’industrie des services financiers, parfois en concurrence avec les institutions traditionnelles. Les Facebook, Google et Alibaba de ce monde menacent-ils les conseillers ? Faut-il les réglementer ?

Dès 2018, le PDG de la Banque Royale tirait l’alarme : les grandes firmes de technologie risquent de damer le pion aux institutions financières canadiennes si celles-ci ne mettent pas à jour leur stratégie d’affaires à l’ère numérique, confiait Dave McKay au Financial Post.

Quelques mois plus tard, Claude Gagnon, président des opérations à BMO Québec, appelait à « être prudent » et à « encadrer » ces entreprises dans leur collecte de renseignements personnels. Puis en juin 2019, le Rapport annuel sur les institutions financières de l’Autorité des marchés financiers (AMF) relevait que « de nouveaux joueurs tentent de s’imposer en opérant de l’extérieur du pays pour servir la clientèle canadienne [et] ont instauré des produits et services dans divers secteurs tels que le financement et la gestion de patrimoine aux particuliers grâce à l’utilisation de plateformes technologiques et de l’intelligence artificielle. »

Les géants des technos suscitent la nervosité dans l’industrie. Pourtant, leurs activités financières n’en sont qu’à leurs balbutiements en Amérique du Nord. Elles inquiètent surtout par les gains qu’elles ont réalisés ailleurs dans le monde.

« En Chine et dans plusieurs pays en développement, les grandes banques sont peu innovantes, ni accessibles : elles font surtout affaire avec des entreprises et des gens aisés et il y a tout un marché laissé pour compte que les grandes firmes technologiques ont commencé à explorer, d’abord avec les paiements, puis avec d’autres produits financiers », explique Patrick Leblond, professeur à l’Université d’Ottawa spécialisé en finance internationale.

Du porte-monnaie au fonds de placement

C’est le cas du géant du commerce électronique Alibaba, qui a créé le porte-monnaie virtuel Alipay, puis offert à ses usagers d’investir leur solde inutilisé dans le fonds Yu’e Bao, dont ils peuvent retirer des sommes en tout temps pour effectuer leurs achats. C’est vite devenu…

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