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Les passés judiciaires de MM.Cambadélis et Désir suscitent une gêne au PS

Les condamnations, anciennes, sont relativisées par les deux favoris pour la tête du Parti socialiste.

Par Bastien Bonnefous

Publié le 08 septembre 2012 à 10h52, modifié le 08 septembre 2012 à 10h52

Temps de Lecture 3 min.

Claude Bartolone, Harlem Désir, Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault, Nicole Bricq, Jean-Christophe Cambadélis et David Assouline, à l'université d'été de La Rochelle, dimanche 26 août.

C'est une petite musique sourde mais insistante. Pas un article de presse sur le duel entre Jean-Christophe Cambadélis et Harlem Désir pour la direction du PS sans commentaires critiques de lecteurs sur Internet concernant les condamnations judiciaires de ces deux candidats au poste de premier secrétaire. Au point que certains cadres et militants du PS s'interrogent sur les risques politiques de leur désignation.

Les deux responsables socialistes ont chacun un passé judiciaire remontant à des affaires très anciennes. En 1998, M. Désir a écopé de dix-huit mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour "recel d'abus de confiance ". En cause, son emploi fictif comme formateur dans une association lilloise entre novembre 1986 et octobre 1987, alors que l'actuel n° 2 du Parti socialiste occupait la présidence de SOS-Racisme.

M. Cambadélis, lui, a été reconnu coupable en 2006 dans l'affaire des emplois fictifs de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF). Condamné à six mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende, il avait été rémunéré par la mutuelle proche du PS entre 1991 et 1995, à hauteur de quelque 620 500 francs au titre d'une activité fictive de conseil.

En 2000, le député de Paris avait déjà été condamné à cinq mois de prison avec sursis et 100 000 francs d'amende pour un emploi de complaisance de 1993 à 1995 dans une société gestionnaire de foyers de travailleurs immigrés dirigée par un ancien cadre du Front national. Une affaire d'autant plus embarrassante à l'époque que, quelques années auparavant, le responsable socialiste s'était fait connaître en lançant un "Manifeste contre le FN".

Si ces dossiers désormais anciens ont été totalement soldés par la justice, ils n'en restent pas moins une tache dans le CV des deux prétendants à la direction du PS et un handicap dans leurs campagnes axées chacune sur la "rénovation" des pratiques politiques.

"Bien sûr, que ça fait un peu désordre, c'est la limite d'avoir un discours sur la morale et la rénovation… Mais ces affaires remontent à plus de trente ans, c'est de l'histoire très ancienne, même si, aujourd'hui avec Internet, rien ne s'oublie", reconnaît un responsable socialiste. Par le passé, son dossier judiciaire a déjà porté préjudice à M. Cambadélis. Le député estime qu'il n'a "pas pu être premier secrétaire du PS" en 1997, lors de la nomination de Lionel Jospin à Matignon, à cause notamment de l'affaire de la MNEF.

Polémique

Aucun des deux candidats n'est donc à l'abri, une fois installé à la tête du PS, d'une prise à partie publique sur ses vieilles "casseroles". En septembre 2011, la députée UMP des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, avait provoqué une polémique en qualifiant, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, Harlem Désir de "repris de justice".

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En juin 2012, Jean-Christophe Cambadélis, en passe de déclarer sa candidature, avait été interpellé sur la règle édictée pendant la campagne présidentielle par François Hollande. Celle-ci voulait qu'il ne s'entoure pas de personnes "jugées et condamnées". "Défaut de contrat de travail, c'est tout à fait secondaire et tout à fait privé (…) Moi, je pense que le problème qu'il faut poser est celui de l'inéligibilité", avait répondu M. Cambadélis le secrétaire national du PS, dont les condamnations n'ont jamais été assorties de l'interdiction de se présenter au suffrage universel.

Si jusqu'à présent, la campagne entre les deux concurrents est restée fair-play en apparence, chacun n'hésite pas à se servir des affaires de l'autre pour tenter de l'affaiblir. Sur son site Internet, la biographie de Jean-Christophe Cambadélis n'oublie pas de rappeler par exemple qu'il a été "accusé d'emploi fictif le même jour qu'Harlem Désir". "Ce serait trop imprudent de nommer "Camba" à la tête du PS, on ne sait pas ce qui pourrait sortir au bout de quelques mois", souffle, de son côté, un partisan de M. Désir, estimant qu'on ne peut pas comparer "la petite affaire d'Harlem" et "les grosses affaires" de M. Cambadélis, "ce sont des sommes d'argent et des contextes politiques tout à fait différents".

> Lire aussi : PS : Harlem Désir prend l'avantage dans la bataille des soutiens

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