Un homme d'affaires montrant un graphique en transparence sur une ville. Autour on voit pleins de petits virus de COVID-19.
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Les économistes américains sont divisés quant à la question de savoir si la distribution à grande échelle d’un vaccin contre la COVID-19 entraînera un retour complet aux normes pré-pandémiques.

L’Association américaine de l’industrie des valeurs mobilières et des marchés financiers (SIFMA) a récemment publié les résultats de sa dernière enquête semestrielle auprès des économistes en chef des grandes sociétés financières. Nombre d’économistes interrogés ne s’attendent pas à ce que la vie quotidienne revienne à la normale, même après la diffusion généralisée des vaccins.

Ainsi, plus de la moitié des répondants (56 %) ont déclaré que les employés ne reviendront jamais dans leurs bureaux à la même fréquence qu’avant la mise en place du vaccin.

Seulement 19 % d’entre eux s’attendent à ce que l’organisation du travail, incluant une présence au bureau, revienne à la normale d’ici le second semestre 2021, et un autre 19 % s’attendent à ce que cette réalité reprenne forme d’ici le second semestre 2022.

De même, l’enquête révèle que seuls 38 % des répondants s’attendent à ce que les consommateurs reprennent les activités « à haute densité » une fois que les vaccins auront été distribués. Ils sont 38 % à plutôt croire à une reprise des activités, mais à des niveaux bien inférieurs que ceux d’avant la pandémie.

Seuls 6 % estiment toutefois que des réductions substantielles seront maintenues même avec les vaccins, 19 % n’ont été incapables de se prononcer.

Plus de la moitié des économistes (57 %) estiment que la participation à la population active ne reviendra pas aux moyennes historiques avant 2022, et 29 % d’entre eux s’attendent à ce qu’elle ne revienne pas avant le second semestre de 2022.

Sur le plan économique, les sondés prévoient que le PIB américain chute de 2,5 % cette année, avant de rebondir de 3,5 % en 2021 (prévisions médianes).

« Nous allons passer un hiver difficile, mais un soutien budgétaire accru et des développements positifs sur le front des vaccins devraient aider les ménages et les entreprises à chercher cette lumière au bout du tunnel », a commenté Ellen Zentner, économiste américaine en chef chez Morgan Stanley et présidente de la table ronde consultative économique de la SIFMA.

« La nouvelle prometteuse est que nous nous demandons si l’année prochaine sera bonne, alors qu’en 2020, la question était de savoir si elle serait mauvaise », a déclaré Ellen Zentner.

En matière de relance budgétaire, 56 % des personnes interrogées s’attendent à ce que le prochain cycle de relance ait lieu après l’inauguration présidentielle en janvier. Un autre 38% s’attend à une relance budgétaire d’ici la fin de l’année.

S’il n’y a plus de relance budgétaire, les économistes interrogés pensent qu’il faudrait abaisser leurs prévisions de PIB pour 2021.

Plus d’un tiers (36 %) des répondants s’attendent à ce que les prévisions soient réduites de 20 à 40 points de base, et 43 % déclarent que cela pourrait faire baisser les prévisions de PIB pour 2021 de plus de 40 points de base.

En termes de politique monétaire, aucun des économistes interrogés ne s’attend à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) réduise les taux d’intérêt en territoire négatif. Moins d’un tiers (31 %) s’attendent à ce que la Fed commence à relever son taux cible en 2023, et plus de la moitié (56 %) pensent que cela n’aura lieu qu’après 2023.