Retour sur : Comment favoriser la mobilité décarbonée ?

Retrouvez le replay, le compte rendu et les supports de présentation de la Conférence du lab dédiée aux enjeux de la mobilité décarbonée : modes de financement, acceptabilité sociale, mobilité pédestre, impacts environnementaux des trottinettes, chartes de logistique urbaine...

À l’occasion de la publication du dossier “Mobilités décarbonées”, issu de la collaboration entre le lab recherche environnement, le Cerema et Construction21, chercheurs et opérationnels partagent leurs réflexions dans une conférence de restitution.

Les contributeurs du dossier ont confronté leurs réflexions sur les modes de financement, les usages, les aménagements de la ville favorisant les mobilités douces, la logistique urbaine durable et l’optimisation des infrastructures à l’échelle métropolitaine.

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Financer et déployer les solutions

Camille Combe, chargé de mission à La Fabrique de la Cité, a exploré les modèles de financement des systèmes de déplacement dans le paradigme de décarbonation des mobilités. Il a illustré différentes solutions adoptées par Singapour, New York et l’Oregon. Singapour finance les transports collectifs et la maintenance du réseau routier grâce à des outils tels que le péage urbain et des quotas sur les licences de circulation. New York entreprend de profondes transformations pour financer la remise à niveau ses transports collectifs grâce, notamment, à un péage urbain et une taxe sur les propriétés de luxe. Face à la dégradation de son réseau routier et l’électrification du parc automobile, l’Oregon expérimente un programme visant à doter l’État d’une ressource de financement pérenne : une redevance kilométrique.

Consulter la présentation de Camille Combe

Lire l’article de Camille Combe « La décarbonation de la mobilité : un enjeu multiscalaire et multiacteurs »

Le secteur de la mobilité électrique connait une accélération en France depuis l’annonce du Plan de Relance. Khadija Tighanimine, chef de projet Mobilité Électrique à Omexom, a mis en lumière trois facteurs sociaux qui influencent le déploiement de l’électromobilité et en particulier des infrastructures de recharge de véhicules électriques :  la transformation du contexte d’usage, la diffusion de l’électromobilité et l’acceptabilité sociale. Face à ces trois enjeux, une réponse clé est celle du consom’acteur : des groupes d’usagers qui sont concertés sur les choix de déploiement des infrastructures.  Un exemple de mise en pratique de cette approche est le cas du Marché Public Global de Performance de Bourgogne Franche-Comté remporté par Citeos, entreprise du groupe VINCI Energies.

Consulter la présentation de Khadija Tighanimine

Lire l’article de Khadija Tighanimine « Ingénierie du déploiement et acceptabilité sociale de l’électromobilité »

Optimiser les infrastructures

Le déploiement de solutions techniques à faible impact carbone doit être accompagné par une optimisation des infrastructures déjà existantes. Transporter plus et mieux avec moins de voies est l’ambition du projet New Deal. André Broto, Conseiller du Président de VINCI Autoroutes et coordonnateur du thème stratégique “Mobilité” au sein de l’Association mondiale de la route, a présenté les conclusions du projet né de la consultation internationale organisée par le Forum Métropolitain du Grand Paris et conçu avec David Mangin et l’équipe de Leonard. André Broto a mis l’accent sur l’importance de mettre en place des voies dédiées aux transports collectifs et au covoiturage pour traiter la congestion du réseau francilien et bâtir un futur durable pour les voies rapides du Grand Paris. L’exemple de la Métropole de Madrid a montré que cette stratégie permet d’au moins quadrupler la capacité d’une infrastructure routière.

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Lire l’article de Christian Bitaud « Retour sur la consultation internationale Les Routes du futur du Grand Paris » 

Un autre levier pour décongestionner le trafic en ville est celui d’une logistique urbaine durable, dont traite le programme de Certificats d’Économie d’Énergie InTerLUD. Présenté par Hélène de Solère, Cheffe de projet au Cerema, InTerLUD vise à faire dialoguer les acteurs privés en faveur d’une logistique urbaine durable avec les acteurs publics. Au regard de leur compétences (planification, aménagement urbain, développement économique, …), les autorités territoriales peuvent jouer un rôle stratégique dans la réponse aux défis liés au transport de marchandise sur le plan environnemental, économique et de la qualité de vie. Le programme propose un cadre national pour un engagement volontaire des acteurs économiques et un accompagnement technique et financier s’adressant aux collectivités territoriales.

Consulter la présentation de Hélène de Solère

Lire l’article de Hélène de Solère « La logistique urbaine : lancement d’un programme CEE pour accompagner les collectivités et acteurs économiques »

Concevoir et évaluer les mobilités douces

Pour écoconcevoir les politiques de transport, la prise de décision doit se baser sur une évaluation holistique des impacts environnementaux. D’après Anne de Bortoli, Ingénieur-chercheur technique environnement chez Eurovia et docteur de l’École des Ponts ParisTech, l’évaluation de l’empreinte carbone doit être complétée par une évaluation des dommages aux ressources, aux écosystèmes, et à la santé humaine. Ces impacts peuvent être mesurés à l’aide de l’analyse de cycle de vie, une méthodologie qu’elle a employé pour comparer la performance environnementale de trois services de micromobilité partagés à Paris – vélos, trottinettes électriques de « nouvelle génération » (2020) et scooters électriques – et leurs alternatives privées. L’étude montre que partager les véhicules n’améliore pas nécessairement leur performance environnementale, car cette performance dépend principalement du coût environnemental du véhicule rapporté au kilomètre parcouru.

Consulter la présentation d’Anne de Bortoli 

Lire l’article d’Anne de Bortoli « Micromobilité et environnement : to share or not to share ? »

 

Si la transition vers des transports décarbonés requiert des avancées technologiques et organisationnelles, cette mobilité sera en partie pédestre et nécessitera des aménagements assurant sécurité et confort aux usagers. Or les espaces pédestres sont toujours vus comme des interstices : entre voirie et espace privé (le trottoir), entre deux trottoirs (la traversée de chaussée), entre ville et nature (l’espace vert), entre deux îlots (le passage), etc. Ces objets dépendent alors de services techniques et de réglementations différentes. Selon Jean-Paul Hubert, Directeur de recherche AME-DEST, et Jérôme Monnet, Professeur et Directeur de l’EUP, de l’Université Gustave Eiffel, et Julie Scapino, post-doctorante du Lab’Urba à LABEX Futurs urbains, les espaces pédestres devraient être considérés ensemble et constituer une infrastructure pédestre à analyser et à gérer dans une politique publique inter-services. La démarche proposée a débouché sur la collaboration avec le Département du Val-de-Marne pour développer la marche à pied dans des rues ouvertes à tout le monde.

Consulter la présentation de Jean-Paul Hubert, Jérôme Monnet et Julie Scapino

Lire l’article de Jean-Paul Hubert et Jérôme Monnet « Infrastructure pédestre : une notion pour agir » 

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