Des tendances qui remodèlent l’industrie financière

Par La rédaction | 15 novembre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dessin de tentacules d'une pieuvre rouge.
Photo : Olga Samorodova / 123RF

La pandémie a eu pour effet d’accélérer les tendances qui se dessinaient dans le secteur de la gestion de patrimoine. Les attitudes, comportements et attentes des investisseurs ont été radicalement transformés, rapporte une étude publiée pas ThoughtLab Group et reprise par Think Advisor. Pour rester dans la course, les firmes et leurs conseillers vont devoir les prendre en compte.

« Au cours de nos nombreuses années de recherche en gestion de patrimoine, ces changements chez les investisseurs sont les plus spectaculaires jamais observés, rapporte Louis Celi, fondateur et directeur général de ThoughtLab, dans un communiqué. Des changements chez les investisseurs qui auraient pris des années à se manifester se produisent en quelques mois. »

ThoughtLab a ainsi ciblé six grandes tendances des investisseurs qui vont bouleverser l’industrie :

1) Le passage au numérique : 40 % des sondés ont déclaré que l’accès au numérique est devenu une priorité avec la pandémie et la majorité – et pas seulement les jeunes! – se tournent désormais vers le mobile pour faire leurs opérations et consulter leurs comptes et investissements.

2) Investir selon ses convictions : plus du tiers des répondants affirment qu’ils chercheront à obtenir des conseils en matière de stratégies environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) au cours des deux prochaines années.

3) La démocratisation : la différence entre les niveaux de richesse s’estompe. D’ici deux ans, 67 % des investisseurs ont déclaré vouloir investir dans des produits alternatifs, 49 % dans des introductions en Bourse, 47 % dans des produits exonérés d’impôt et 45 % dans des matières premières. De même, 58 % des investisseurs voudront une planification financière personnelle, et 53 % rechercheront des services de gestion financière quotidienne.

4) Des normes plus élevées : les investisseurs désirent que les conseillers agissent dans leur meilleur intérêt. Lorsqu’ils choisissent avec qui faire affaire, 48 % des investisseurs s’intéressent aux pratiques commerciales éthiques de la firme et du conseiller, 41 % à sa vision et son intégrité, 39 % à son approche de l’inclusion et 34 % à son objectif social.

5) Réduction des frais : seuls 37 % des investisseurs sondés se disent satisfaits des frais de leur fournisseur, et 36 % des structures de frais. Les régulateurs et la concurrence des fintechs ajoutent à la pression sur les prix, les firmes devront donc revoir ces derniers.

6) Changement de fournisseur : les investisseurs n’hésitent pas à changer de fournisseur pour obtenir ce qu’ils désirent. Au cours de l’année dernière, un tiers des investisseurs ont transféré 20 % ou plus de leurs fonds vers des prestataires qui leur offraient ce qu’ils voulaient et 44 % prévoient faire de même d’ici deux ans.

Miser sur l’adaptation

Afin de s’adapter à ces nouveaux comportements, les sociétés de gestion de patrimoine et d’actifs vont devoir adopter une approche axée sur le client et revoir leur segmentation de clientèle, leur gamme de produits et leurs modèles de tarification, conclut Think Advisor.

Plusieurs firmes ont déjà mis la main à la pâte. Environ deux tiers des fournisseurs prévoient de proposer des solutions alternatives au cours des deux prochaines années en réponse à la demande des investisseurs, et 4 sur 10 proposeront des placements privés ou des opportunités de capital-risque conditionnés pour un plus large éventail de clients.

ThoughtLab estime que, maintenant, les entreprises devront se pencher davantage sur la technologie et accélérer leurs efforts de transformation numérique. Ces dernières devront toutefois trouver un équilibre entre la haute technologie et l’approche hautement personnalisée si elles ne veulent pas perdre des clients.

Pour le bien de cette étude, 2325 investisseurs de tous âges et niveaux de richesse ont été interrogés ainsi que 500 sociétés de gestion de patrimoine et d’actifs.

La rédaction