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L’intelligence artificielle (IA) offre de grands bénéfices aux consommateurs et à l’industrie financière, mais engendre aussi pour cette dernière des risques de nature éthique, juridique et réputationnelle. L’industrie et l’Autorité des marchés financiers (AMF) doivent s’y pencher afin de ne pas causer de préjudices aux consommateurs de produits et services financiers.

C’est l’un des messages qu’a livré Louis Morisset, président-directeur général de l’AMF, lors des Rendez-vous de l’AMF 2021, une conférence virtuelle qui se déroulait le 22 novembre.

« Assurons-nous de développer l’intelligence artificielle de façon responsable, afin que tous puissent en être gagnants », a déclaré Louis Morisset. Lors de cette tribune, il a invité l’industrie à faire sienne des recommandations du rapport « L’Intelligence artificielle en finance : recommandations pour une utilisation responsable  », que l’Autorité rendait public à cette occasion.

Ce rapport a été créé par une équipe de chercheur dirigée par Marc-Antoine Dilhac, professeur agrégé d’éthique et de philosophie politique à l’Université de Montréal, et contributeur central aux travaux ayant mené au lancement, en 2018, de la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’IA.

« Nous croyons fermement que l’utilisation de l’IA en finance n’apportera des bénéfices durables que si elle prend place dans le respect des valeurs des consommateurs québécois et qu’elle renforce leur confiance dans nos marchés et dans les pratiques mise en place au sein de l’industrie », a indiqué Louis Morisset.

Le rapport recommande notamment que « les régulateurs exercent leur autorité pour s’assurer que l’utilisation de l’IA ne biaise pas les marchés financiers, ne menace pas l’équité de la concurrence et ne nuise pas aux consommateurs », lit-on dans ce document.

Le rapport recommande notamment que le régulateur adopte un cadre modèle de l’utilisation responsable de l’intelligence artificielle en finance. Le régulateur devrait aussi se concerter avec les parties prenantes « pour définir les sources et les types de données qu’il est légitime d’utiliser pour faire fonctionner les systèmes d’intelligence artificielle, et ce indépendamment de la question de la protection des renseignements personnels », lit-on dans le rapport.

Le danger reste notamment que l’IA pourrait miner le traitement équitable des consommateurs et renforcer les discriminations et les inégalités économiques.

« Les institutions financières doivent adopter un cadre de gouvernance spécifique à l’utilisation de l’intelligence artificielle qui permettent d’attribuer une responsabilité humaine aux décisions prises par un système d’intelligence artificielle », lit-on dans le rapport.