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Une forme de réalité sociale qui s’appelle l’erreur / Sous la direction de Bernard Troude / Vol.19 N.3 2021

L’erreur, une étape nécessaire de l’apprentissage de l’enfant

Omar Taktak

magma@analisiqualitativa.com

Docteur en Arts plastiques et Sciences de l’Art - Université Paris 1 Panthéon Sorbonne France, Maitre-Assistant de l’Enseignement Supérieur en Arts et Métiers (spécialité Habillement) - Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax (ISAMS) Université de Sfax Tunisie.

 

Abstract

Avec la progression de l’univers et même l’innovation technique, le numérique, les technologies de l’information et de la communication sont toujours en évolution. En fait, le numérique a changé nos activités et nous ne pouvons pas nier que l’usage des Smartphones, les réseaux sociaux, les jeux et d’autres outils innovants ont provoqué des changements sérieux, notamment, dans les comportements de nos enfants. Ces supports numériques qui sont toujours en évolution, représentent un facteur profond dans le développement éducatif des enfants qui leur permettent de tisser des liens, de dialoguer et d’échanger entre eux sur les bonnes pratiques, mais n’oublions pas que ces outils peuvent les mettre en difficulté ; donc à « l’erreur » : une étape nécessaire de l’apprentissage de l’enfant.

Les impacts du numérique dépendent du contenu, du contexte et du genre des appareils numériques, mais surtout des nombres des heures passées par les enfants devant ces dispositifs numériques. Si nous examinons les écrans en tant que technologies contemporaines qui peuvent être utilisées de différentes manières, nous ne pouvons pas juger s’ils sont bénéfiques ou maléfiques pour leur santé.

Nous étudions, d’une part quelques dispositifs de communication numériques comme les services des réseaux sociaux. Ceux-ci présentent des outils qui aident à la transmission des informations et vers lesquels les enfants puissent communiquer. D’autre part, nous analysons quelques jeux vidéo qui influent sur les enfants et sur leur développement social. À savoir que ces jeux offrent la possibilité d’interagir avec les autres et contribuent à l’amélioration du développement cognitif et comportemental.

 

 

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Introduction

 

Avec la progression de l’univers, voire l’avènement du numérique et plus précisément à l’aube des années cinquante du XXème siècle, notre vision au monde a changé. Un nouveau monde qui renait avec la découverte de nouvelles technologies comme les Smartphones, les réseaux sociaux, les tablettes, les ordinateurs, les jeux vidéo, et d’autres outils innovants. Ces derniers ont modifié notre manière d’adulte de penser, d’imaginer et d’agir ainsi que celui de l’enfant.

 

Ces supports innovants susmentionnés qui sont toujours en perpétuelle évolution représentent un facteur profond dans le développement comportemental et cognitif de l’enfant en leur permettant de tisser des liens, de dialoguer et d’échanger avec les autres enfants sur les bonnes pratiques. Ils ont provoqué, également, des changements sérieux, notamment, dans les comportements d’enfants, mais peuvent-ils les mettre en difficulté : ainsi à « l’erreur » ?

 

En bref, le but de cette recherche est double : d’une part, comment la technologie numérique peut-elle être une influence sur le comportement de l’enfant ? ; d’autre part, comment les jeux vidéo peuvent agir sur son apprentissage ?

 

Le développement comportemental et les mécanismes d’apprentissage chez l’enfant

 

Comme nous le savons tous, le monde entier est en train de se développer et l’être humain cherche naturellement à progresser, voire à évoluer constamment au cours de sa vie. L’enfant est en changement permanent et il est nécessaire de comprendre les étapes de son développement. Nous définissons, au début, le terme développement qui est considéré comme « action de développer, de se développer ; état qui en résulte » (Bernard, 2014). Pour dévoiler davantage ce mot, l’écrivain français Nicolas Bernard signalait que « l’être humain apprend tout le temps, même si son évolution est plus spectaculaire au début de sa vie. L’enfant développe son apprentissage en jouant, en observant les adultes, en se confrontant à d’autres enfants […] » (Matlin, 2001). Nous parlons ici, de développement social entre les enfants où ces derniers se construisent et maintiennent des bonnes relations avec les autres, mais chaque enfant est différent de l’autre et se développe à son propre rythme.

 

Nous étudions, également, le terme comportemental qui est défini comme « ensemble des réactions observables chez un individu placé dans son milieu de vie et dans des circonstances données » (Deret, Delpirou, Popieul, 1991). Le développement comportemental concerne, notamment, les gestes, les actes et les réactions qui se développent et changent chez l’enfant pendant le temps. En plus, il existe plusieurs facteurs qui peuvent influer sur son développement comme l’environnement général, la famille, scolaire et périscolaire, etc. Ces derniers peuvent présenter des facteurs de risques qui contribuent à la détérioration de son comportement ou des facteurs de protection qui vont l’aider à améliorer ses compétences et son savoir-faire. En d’autres termes, les facteurs de risques changent d’influence d’un enfant à un autre selon le degré de vulnérabilité.

 

D’ailleurs, selon le Comité de la santé du Québec « est vulnérable celui qui peut être facilement atteint. Il s’agit d’une caractéristique de l’individu qui tient compte du fait que devant le même risque, tous les enfants ne présentent pas finalement les mêmes troubles et que les facteurs personnels jouent un rôle considérable et constituent ainsi une vulnérabilité plus ou moins grande » (Bouchard, Frechette, 2011). À cet égard, les comportements de l’enfant peuvent être influencés par un changement dans sa vie comme le déménagement d’une maison à une autre, la séparation des parents, les échecs scolaires. À savoir que les parents se retrouvent responsables, sûrement ils doivent intervenir afin de bien encadrer leur(s) enfant(s). Cette relation parent-enfant a une grande influence sur la plupart des sphères de son développement et il influe positivement sur l’estime de soi, la réussite scolaire et le développement cognitif de l’enfant.

 

En plus, le développement de l’enfant révèle des changements biologiques, physiques : voire l’évolution dans son cerveau, son langage, sa communication avec les autres, etc. Pour finir, l’enfant se développe psychologiquement, développement qui se manifeste dans ses émotions et la capacité à se faire des relations sociales. « D’après les recherches effectuées sur le développement et la psychologie de l’enfant, tous les individus progressent selon les mêmes stades dans un ordre chronologique fixe bien que des facteurs génétiques et/ou environnementaux puissent accélérer ou ralentir le rythme de passage d’un stade à l’autre » (Klein, 2016). Inévitablement, l’environnement et les origines génétiques présentent les facteurs influençant sur la vitesse du développement de l’enfant ; ce qui s’évalue bien sûr sous la direction de ses parents et le personnel scolaire. Chaque étape traversée par l’enfant présente un élément constructeur qui conduit à la prochaine phase de progression. Nous allons exposer ci-dessous, les différentes étapes du développement de l’enfant dans différents domaines.

 

En effet, à partir de 6 ans jusqu’à 8 ans que le développement moteur commence chez l’enfant, par le fait de tracer et couper des formes complexes en tenant le ciseau avec une stabilisation primaire. En ce qui concerne son langage et sa communication, l’enfant s’exprime et exprime ses besoins et ses idées avec des phrases bien structurées. Aussi, il commence à employer un langage corporel et avoir une bonne connaissance des nouveaux supports de communication. Nous évoquons, encore, son attachement à une communauté et ses émotions envers les autres : c’est-à-dire, l’enfant se plonge pour bien se socialiser avec les gens, de faire partie d’un groupe. Il comprend mieux les règles de partage tout en participant à plusieurs tâches et veut démontrer son indépendance et commence à se voir un être indépendant dans ses actions telles que se doucher, de choisir ses vêtements.

 

C’est vers l’âge de 9 ans jusqu’à 12 ans, dans cet espace-temps que l’enfant devient capable de créer des projets de bricolage, de faire des dessins complexes, de développer un savoir-faire et d’utiliser la souris et le clavier de l’ordinateur. « Durant la période intermédiaire de l’enfance, les enfants se muent progressivement en êtres humains plus indépendants et distincts l’un de l’autre, capables d’explorer le monde qui les entoure. Ils utilisent un langage plus élaboré ; absorbent une quantité énorme d’informations nouvelles […] Ils sont capables de prendre davantage de responsabilités pour les actes qu’ils commettent, apprennent progressivement à retarder la satisfaction de leurs désirs et apprennent à accomplir des tâches qui développent la confiance en soi et l’indépendance » (Herbert, Fernet, Blais, 2017). D’après cette citation, nous distinguons que les enfants se trouvent plus responsables au sein de leur société avec la participation dans plusieurs tâches. Nous examinons, aussi, l’évolution de leur développement social et leurs émotions envers les autres. Ils peuvent comprendre le point de vue de leurs amis et les aident à trouver des solutions face aux conflits qui les incluent.

 

Le développement cognitif : le processus d’acquisition de connaissances chez l’enfant

 

Selon les écrivains français Annie Bertrand et Pierre-Henri Garnier, « l’adjectif cognitif désigne par conséquent à la fois la faculté de connaitre et le processus par lesquels nous traitons les diverses informations de notre environnement » (Retschitzki, Gurtner, 1996). À cet égard, nous ne pouvons pas aborder le développement cognitif sans mettre l’accent sur la cognition qui est l’ensemble des grandes fonctions de l’esprit liées à la connaissance. D’après la professeure américaine de psychologie cognitive, Margaret-W Matlin, « La cognition ou activité mentale, comprend l’acquisition, le stockage, la transformation et l’utilisation des connaissances comme on peut l’imaginer, la cognition inclut un large éventail de processus mentaux appelés fonctions cognitives, qu’elle met en œuvre chaque fois qu’une information est reçue, stockée, transformée et utilisée »[1]. De ces propos, nous distinguons que la notion de cognition désigne l’ensemble des activités de la perception, la mémorisation, la résolution de problème et l’imagerie mentale ; mais aussi, nous percevons que cette activité mentale (cognition) a pour objectif de stocker, transformer et utiliser les informations reçues.

 

Subséquemment, la cognition est différente de l’émotion, puisqu’elle désigne l’ensemble des processus mentaux. À savoir que les souvenirs, la prise de décisions et la résolution des problèmes montrent le processus mental de l’être humain. Or, comme mentionné dans l’ouvrage « Outils du développement cognitif » : « Le développement cognitif peut se définir comme l’organisation progressive des processus de pensée par lesquels un individu s’adapte à son environnement »[2]. De cela, nous dévoilons que le développement cognitif présente la fabrication et l’évolution de ces processus de pensée chez l’enfant jusqu’à l’âge adulte, afin de lui permettre de s’adapter avec son environnement. Autrement dit, c’est un développement mental qui consiste à introduire les expériences vécues de l’enfant avec sa façon de raisonner contournant ce qu’il ignore par des solutions psychologiques qui lui sont personnelles, solutions vraies ou fausses. Pour bien comprendre la complexité de cette psychologie de l’enfant, il faut débuter par aller du côté du jeune bébé puis du côté de ce qu’ils vont devenir soit des « grands enfants » juste avant l’apprentissage d’être adulte. C’est pourquoi il sera ici question de problèmes de logique où les adultes aussi peuvent se trouver en difficulté, de la même façon que le sont les bébés et les enfants dans des problèmes (plus simples pour nous, mais compliqués pour eux) de permanence de l’objet, de nombre ou de catégorisation.

 

Tous ces processus mentaux se font dans le cerveau qui possède un rôle très important permettant de favoriser le développement cognitif de l’enfant. Par ailleurs, nous apprenons par les deux Professeures canadiennes, en éducation à la petite enfance, Caroline Bouchard (née en 1975) et Nathalie Fréchette (née en 1966) qui ont affirmé qu’« au cours de l’enfance, le cerveau change et évolue. Sa destinée est de devenir un cerveau adulte, mais les événements auxquels il devra réagir vont influencer son développement et lui donner son identité. Il s’agit donc d’une aventure propre à chacun »[3]. De cette citation, la compréhension fait absorber dans le processus les relations de l’enfant avec ses environnements sociaux et ses réactions aux différentes situations influençant son développement. Là est une source d’erreur provenant des rapprochements et comparaisons de plusieurs solutions. En outre, chaque enfant se trouve confronté à des aventures propres à lui-même, ce qui lui permet de se construire son identité le rendant différent des autres enfants de son (ou ses) entourage.

 

En conséquence, l’organisation de développement cognitif se fait par la croissance du cerveau de l’enfant et de l’assimilation des faits et des images correspondantes, cependant fausses images vérités car elles subissent une transformation par la capacité de l’enfant à leur lecture ou à leur retransmission. En d’autres termes, les développements progressifs du cerveau de l’enfant font qu’il est de plus en plus actif et attentif en interagissant dans différentes situations y compris la compréhension presque immédiate et la résolution de certains problèmes.

 

Le numérique est-il un bon procédé d’apprentissage pour l’enfant !

 

« La connaissance des technologies ne met pas l’abri de tous leurs dangers, mais elle constitue indéniablement un élément constitutif important des bonnes pratiques »[4] (Annabel Klein).

 

Notre vie actuelle est devenue commandée par les technologies numériques contraignantes. En effet, les écrans qu’ils soient sous forme de Smartphones, tablettes, ordinateurs, etc. sont de plus en plus présents par le visuel dans la vie de nos enfants. Alors, il devient important de bien comprendre les effets de ces technologies - tantôt positive tantôt négative - sur les comportements des enfants. Ces impacts comportementaux dépendent du contenu, du contexte et du genre des appareils numériques, mais surtout du nombre d’heures passées par les enfants devant ces dispositifs numériques rassemblant le visuel et le sonore.

 

Si nous examinons les écrans en tant que technologies contemporaines qui peuvent être utilisées de différentes manières, nous ne pouvons pas juger s’ils sont bénéfiques ou maléfiques pour leur santé. Nous analysons, succinctement, d’une part quelques procédés de communication numériques comme les services des réseaux sociaux baptisés aussi réseaux socio-numériques.

 

En premier, ceux-ci présentent des outils aidant la transmission des informations vers lesquels les enfants peuvent communiquer. Mais en même temps, ils permettent à ceux qui le souhaitent de fuir et d’ignorer le monde. De cela les parents peuvent utiliser le contrôle parental afin de protéger leurs enfants des risques dont celui de toutes les déviations culturelles et physiques et des erreurs qu’ils peuvent rencontrer dans les images et les dires en étant confrontés aux mondes imaginaires de l’internet.

 

En second, d’après des analyses et des études effectuées auprès des enfants, surtout, à l’âge scolaire, nous avons pu constater que le temps passé à jouer aux jeux vidéo ne doit pas dépasser une heure par jour afin que l’utilisation ne soit pas néfaste et n’engendre pas l’addiction. Pour dévoiler davantage les impacts des jeux sur la personnalité de l’enfant, nous allons décortiquer, ci-après, les justesses et les erreurs du numérique dans la vie des enfants.

 

Les justesses du numérique

 

Les technologies numériques ont bouleversé notre société en investissant progressivement tous les domaines de notre vie quotidienne. Des études « […] montrent que les nouvelles technologies et les réseaux sociaux peuvent avoir des impacts positifs sur les jeunes enfants. Elles offrent, entre autres, des opportunités d’apprentissage accrues en rendant disponibles de nombreux contenus éducatifs et en aidant aux échanges d’informations. Elles faciliteraient également la communication avec la famille et les amis […] »[5]. D’après cette citation, nous constatons que les nouvelles technologies contribuent au développement social, émotionnel, psychomoteur, cognitif et comportemental des enfants. Nous confirmons, également, l’importance des programmes éducatifs, notamment pour leur développement cognitif, que nous trouvons dans les médias de masse à l’instar de l’internet, la télévision, etc. Sachant que ces programmes d’instruction, espace ou les vérités ne seront jamais contredites, préparent les enfants d’âge préscolaire à la vie scolaire, nous prenons les jeux vidéo comme un autre exemple qui influent sur les enfants et sur leurs développements sociaux-éducatifs. Ces jeux offrent la possibilité d’interagir avec les autres enfants et de temps en temps les parents coopérant, aussi, à l’amélioration du développement cognitif et comportemental définissant les personnalités exclusives. Pour l’étude à explorer, il y a deux types de jeux : d’un côté les jeux développant la capacité de la prise de décision chez les enfants ; de l’autre côté, des jeux éducatifs consacrés à l’éducation des enfants.

 

À savoir que ces jeux participent à l’amélioration de la mémoire, la concentration et les compétences en lecture et à obtenir une maturité de plus en plus précoce. Ils améliorent sensiblement la vitesse de cerveau en lui permettant de traiter les informations d’une manière plus rapide. Le temps et la vitesse éléments du cerveau sont les deux essences de notre perception qui (nous) font voyager. Lorsque tout enfant (même les adultes) observe une image en mouvement, lorsqu’il fixe son regard sur des points mouvants, le sentiment d’un temps qui s’écoule de façon continue est en évidence. Là est déjà une erreur, car le vrai apparu à l’image n’est pas la réalité prise en compte. L’enfant pense qu’il en est ainsi depuis la nuit des temps et il prend cela sans contradiction possible devant ce qui lui est une vérité universelle. Jusqu’à une explication à suivre bien évidemment. Ce sont les cohabitations des neurones et des perceptions sensorielles qui sont aux origines des manières de scander l’espace-temps, manière subjective (rapide chez l’enfant) et sensuelle au sens propre de ce terme. Les erreurs, comme à chaque évolution du mental d’un utilisateur, mais encore des produits divers et variés issus de recherches avant les applications, vont se soumettre en tant que possibilités vraies d’un comportement idéal ne parlant jamais des possibilités de déviance.

 

Autrement dit, ces deux types de jeux susmentionnés à propriétés positives procurent la possibilité de jouer en groupe en permettant aux enfants d’être plus socialisés et avoir des interactions avec autrui – quel que soit l’âge - tout en améliorant leurs habiletés et leurs aptitudes techniques, manuelles puis sociétales et liantes. Nous pouvons indiquer, encore, l’importance de ces appareils numériques - Smartphones, tablettes et consoles de jeux vidéo - pour les enfants en milieux hospitalisés afin qu’ils soient aidés, afin de pouvoir surmonter la solitude et se sortir de l’isolement. Au surplus, ces appareils peuvent transformer et les éloigner d’effets douloureux en les soulageant par une extension de leur motivation ailleurs que dans leurs problèmes en les aidant à être motivés et en conservant le contact avec leurs proches.

 

Les erreurs du numérique

 

En contrepartie, ces appareils aux fonctions numérisés peuvent causer une dépendance et par la suite plusieurs autres inconvénients dont de sévères addictions ou de contreperformances intellectuelles. Comme l’affirmaient les professeurs suisses en psychologie cognitive Jean Retschitzki (né en 1943) et Jean-Luc Gurtner que « depuis l’apparition des jeux vidéo, de nombreuses voix se sont élevée pour exprimer des craintes quant à différents aspects nocifs de ce type d’activité. Les points qui ont été soulevés concernent le contenu violent des jeux, l’apparente dépendance créée par la pratique des jeux, la stupidité de ce type d’activité, le fait qu’ils peuvent détourner les enfants d’autre activité plus utile à leur développement, menacer leurs résultats scolaires, les isoler de leurs camarades, etc. »[6].

 

De ces propos nous affirmons que ces enseignants en psychologie ont alarmé, voire fait s’interroger sur les détériorations de la santé des enfants, notamment par les effets négatifs du numérique sur leur développement. Également, d’autres chercheurs ont découvert des conséquences graves sur le cerveau de l’enfant à la vue leur dépendance au numérique. En d’autres termes, ils ont remarqué des réactions, dans le cerveau, provoquées par l’addiction à l’Internet qui ressemblent à celles causées par l’addiction à la drogue ou au tabac ou aux alcools mais aussi à une forme d’oisiveté cachée. Cela a poussé les parents à s’inquiéter, à commencer à prendre ce sujet au sérieux et à considérer les jeux numérisés comme un danger menaçant la vie courante de leurs enfants. Certes, avec l’apparition de l’Internet, des Smartphones, des tablettes et des ordinateurs, les enfants devenus inséparables de leurs écrans se sont procurés une forme d’indépendance, une forme d’autonomie. Cette transition numérique a causé une mutation grave et profonde des comportements des enfants leur faisant oublier un mode ‘‘hiérarchisé’’ de vie courante entre parents/enfants. Avec cela, existent plusieurs risques de la dépendance aux nouvelles technologies, et par lesquels nous examinons quelques erreurs commises par les parents qui peuvent ruiner la vie de leurs enfants sans se rendre compte de la gravité de la situation.

 

En effet, la négligence ou plutôt le manque de contrôle de certains parents envers leurs enfants est l’erreur la plus éminente, mais aussi amène une maltraitance qui peut les installer dans l’isolement. Les enfants se retrouvent ici sans communication, ni avec leur entourage amical ni avec leurs proches. Autrement dit, nous remarquons que le lien social des enfants se dégrade progressivement de telle façon qu’ils commencent peu à peu à ne percevoir que leur monde propre à eux via la fenêtre de leur écran. Il est à comprendre que tous ces éléments de cohabitation en vue de jouer offrent dans leurs intervalles des espace-temps susceptibles d’apport d’erreurs engendrant d’autres réflexes de jeux - arrêt immédiat, momentané ou continuation - selon la qualité des résultats obtenus. La liberté et le cadre dont l’enfant dispose pour agir s’augmentent de l’autorisation de l’adulte complémentés par un droit de saisir, d’éprouver, de tenter, de préférer, etc. [7]. Selon le milieu culturel dans lequel l’enfant évolue, d’importants écarts de développements rapides dès les premiers moments partagés sont dus au traitement des différents principes.

 

En conséquence, le numérique peut influer positivent et/ou négativement sur le développement cognitif et comportemental des enfants : voire il peut causer, aussi, des maladies mentales comme la dépression, une forme d’autisme, le trouble bipolaire, en tout cas un manque d’aptitude sensorielle, les défauts de vision, etc. Néanmoins, nous ne pouvons pas nier que les appareils numériques et l’Internet font partie de la vie des enfants et des adolescents et jeunes adultes d’aujourd’hui. Avec cet exemple de la vision, vient la réaction au ‘‘temps des sens’’. L’erreur évidente nous fait laisser de côté ce fonctionnement - façon immédiate et sans effort d’apprentissage rapide - car il est efficace et quasi automatique. Mais en réalité, tout le système visuel de l’enfant doit surmonter bon nombre d’obstacles pour accéder à l’efficacité et assister à la compréhension de l’image vue. Des difficultés perceptibles dès lors que l’enfant travaille avec un système de vision artificiel comme les programmations sur internet ou toutes applications éducatives ou de jeux, par exemple pour le rendre plus intelligent rapidement grâce au smartphone ou le mettre sur la voie d’une autonomie sensorielle ou didactive. C’est pour cette raison que les parents doivent intervenir avec modération afin de limiter le temps que leurs enfants passent devant leur écran en exploitant ces dispositifs et proposer d’autres attirances pour leurs enfants vers d’autres activités additionnelles.

 

Études et analyses sur le secteur des jeux vidéo

 

Nous allons divulguer dans cette partie analytique, la nécessité du jeu de vidéo dans la vie de nos enfants. Certes, il est considéré comme un jeu électronique qui peut être joué via un ordinateur équipé d’une manette, d’un clavier et d’une souris, ou depuis une console de jeu, un Smartphone, une Playstation, etc. Ces moyens de loisirs contribuent au développement cognitif de nos enfants. De cela, Jean Retschitzki et Jean-Luc Gurtner ont confirmé que « le jeu occupe une place de choix dans la vie de l’enfant. On considère même que le jeu est nécessaire au développement harmonieux de l’enfant ». Alors, jouer aux jeux vidéo, cela ne veut pas dire seulement commander un personnage virtuel dans un écran, mais il consiste, également à manipuler de nouvelles informations et à prendre des décisions en fonction d’une intelligence appropriée au moment du jeu.

 

Ceux-ci aident l’enfant à rencontrer de nouvelles perspectives et à développer sa pensée. En outre, ces auteurs entérinent leurs réflexions « par définition le jeu procure du plaisir, il comporte une incertitude, il implique une confrontation ; bien qu’il suive des règles, il suppose une dose de liberté ; le jeu comporte un aspect de gratitude, il implique un aspect symbolique (se distinguant ainsi de la réalité) et il requiert l’engagement actif du participant »[8]. Or, les jeux vidéo permettent la détente et l’évasion, l’évacuation d’un stress. En outre, ces occupations/jeux peuvent être considérées comme un refuge afin d’éviter les problèmes de la vie réelle. D’ailleurs, nous trouvons plusieurs types de jeux vidéo comme les jeux d’action, d’aventure, de course, de réflexion, de simulation, etc. Nous allons analyser deux jeux les plus connus au monde.

 

Le jeu d’aventure : Pokémon GO

 

Succinctement, ce divertissement est la nature d’un jeu d’aventure différent des jeux d’actions dont l’intérêt prédominant se focalise sur la narration plutôt que sur les réflexes et l’automatisme d’un jeu ‘‘guerrier’’. Ensuite, analysons l’application « Pokémon Go » créée en 2016 par le webmaster et graphiste américain Dennis Hwang (né en 1978). Ce jeu utilise la réalité augmentée afin de capter l’attention des enfants et des adolescents ainsi que des adultes. Alors, nous découvrons quelques points positifs au sein de cette application. Celle-ci refuse que l’enfant reste enfermé dans la maison devant son écran. Ce jeu d’aventure offre un nouveau concept original : le déplacement. Il permet aux enfants de sortir dans les rues (monde réel) et de dévoiler dans ce monde des personnages fictifs.  Ces enfants se comportent différemment de leur monde réel : ils cherchent, regardent et expérimentent avec les personnes qui les entourent. C’est-à-dire qu’ils découvrent une nouvelle expérience d’exploitation et de communication qui influe sur leur développement cérébral et comportemental.

 

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Toutefois, l’utilisation inconsciente de ce jeu peut engendrer quelques inconvénients. En effet l’interactivité des enfants avec la machine peut engendrer des perturbations dans leurs émotions tout en cherchant la réalité dans un monde fictif. En d’autres termes, ils sont devenus incapables de différencier leur monde réel et leur monde imaginaire dans lequel ils évoluent. Ils se sentent impliqués dans une aventure de retrouvailles, mais en réalité ces personnages retrouvés se voient dans un monde fictif. De cela, ce jeu ‘‘Pokémon GO’’ peut présenter une addiction avec laquelle les enfants ne peuvent plus s’arrêter de jouer ou encore se confronter à des risques de vol de leurs Smartphones par des malfaiteurs conditionnés à ces jeux. Aussi, l’utilisation de ce jeu a causé des erreurs humaines de la part des enfants lors de la poursuite et de la fouille des Pokémon, comme les accidents sur la voie publique, alors que d’autres vont trébucher dans les escaliers ou sur d’autres obstacles imprévus sur leur chemin. En définitive, les enfants doivent se concentrer fortement afin de focaliser leur attention et leur prudence afin de profiter des avantages du jeu « Pokémon Go » et se mettre à l’écart de tout danger généré par l’attention exclusive à ce jeu. C’est à ce moment des ‘‘moments faux’’ ressemblant à des ‘‘moments de vérité’’ qui produiront des erreurs d’appréciation de la réalité.

 

Le jeu de réflexion : Block Puzzle Jewel

 

Ce jeu de réflexion fait recours à la logique, la mémoire ou les connaissances des compétiteurs sont repérées. Il repose avant tout sur l’effort intellectuel de la part du joueur à l’instar du jeu Block Puzzle Jewel. Ce type de jeu vidéo est édité par la société « Hua Weiwei » spécialisée dans le développement des jeux vidéo. Il est inspiré du fameux Jeu Tetris qui est un jeu vidéo de puzzle.

 

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Ce jeu est très simple, moderne et bien réfléchi au niveau graphique. En effet, des blocs de différentes formes colorées qui sortent trois par trois sont perçus à l’image. Le but de ce jeu est de faire glisser et déposer des blocs en forme de pierres précieuses sur un tableau de manière à créer et détruire des lignes verticales et horizontales. À savoir qu’il faut empêcher les blocs de remplir l’écran dans ce jeu de puzzle, sinon le joueur se bloque, afin de perdre finalement la partie. En outre, Block Puzzle Jewel est un jeu qui a plusieurs avantages pour les enfants. Il les aide à utiliser leur esprit et leur intelligence pour pouvoir atteindre le meilleur score. Or, certains enfants montrent une hyperactivité intellectuelle, une agitation inefficace, lors de leur défi avec leurs amis et d’autres joueurs à travers le monde. Au surplus, ce jeu présente une activité antistress qui permet d’évacuer le stress quotidien et de s’occuper à passer le temps ; pourtant, il contribue, également, à la croissance de la flexibilité de la plasticité du cerveau et au développement de la capacité mentale.

 

Examen par le dévoilement des points négatifs

 

Certainement, ce jeu commence à dégager des inconvénients lorsqu’il s’accompagne d’une dépendance : c’est-à-dire quand il cause à un certain terme assez court des problèmes sociaux, cognitifs et comportementaux et favorisant une détérioration de la santé si les enfants passent des moments consécutifs trop longs devant leur écran. Nous citons quelques conséquences dues à un comportement d’addiction tel que : l’obésité, la fatigue, les douleurs de dos et les maux de tête. De même, ce jeu peut nous ramener aux soucis de la fonction regard provocant des troubles visuels du fait de la longueur de cet espace-temps devant l’écran.

 

Par conséquent, les enfants estiment qu’ils sont en train de passer leur temps en s’amusant, mais, en fait, ne prennent pas conscience de leur addiction et de leurs acrophobies à leurs jeux vidéo. Cette addiction au numérique engendre des problèmes psychologiques et physiques, ainsi elle devient le centre d’intérêt qui élimine les autres activités quelles qu’elles soient : familiales, sportives, artistique, scolaire, etc.  D’où, l’importance renouvelée de la présence des parents (ou d’un adulte) et de leurs attentions afin d’aider l’enfant à ne pas sombrer en ajoutant une erreur de compréhension ou d’atteinte à la liberté à cet enfant et à ses erreurs d’appréciations.

 

Conclusion

 

Malgré l’importance des nouvelles technologies qui font partie intégrante dans les apprentissages et la vie éducative courante des enfants, ces dispositifs influent souvent négativement sur les développements cognitifs et comportementaux de ces enfants par le manque d’intérêts des adultes conservant un œil trop discret sur ces éléments de jeux.

 

De cela, l’enfant a besoin de l’aide de ses proches, surtout, des parents qui doivent limiter les usages numériques de leurs enfants à un temps raccourci - une heure environ par jour - en prenant l’initiative de les convaincre des conséquences néfastes engendrées pour leur santé. Également, les parents peuvent changer et remplacer leurs mauvaises habitudes par des solutions qui favorisent un comportement sain : par la multiplication des temps de lecture sur papier, par l’introduction des jeux familiaux en commun, par l’apprentissage d’une vie sportive, d’une vie en collaboration familiale ou amicale, dans l’exercice d’une occupation différente de la ligne de conduite habituelle. En outre, bien gérer l’utilisation des appareils numériques par leurs enfants doit être compenser par des propositions d’autres alternatives afin d’assurer le meilleur de leur développement comportemental et cognitif à l’ère du numérique ou complémenté par le numérique.

 

Ces alternatives peuvent être présentés comme des stickers muraux, qui va encourager et inciter l’enfant d’abandonner leurs écrans et rechercher sa participation à des activités réelles (culturelles, sportives, éducatives). En bref, l’enfant peut choisir soit d’achever ses activités seules ou bien avec l’assistance du milieu familial ou amical. Cela fait donc revivre les relations humaines qui vont encourager les entourages directs - parents, les frères, les sœurs et amis - de l’enfant d’exécuter des activités collectivement.

 

Bibliographie

 

Nicolas Bernard, Le Corps au Cœur de l’Homme : Une vision globale de l’être humain en évolution, Gap, éd. Le souffle d’or, Coll. « Explorateurs », 2014, p. 32.

Caroline Bouchard et Nathalie Frechette, Le développement global de l’enfant de 6 à 12 ans en contextes éducatifs, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2011, p. 16.

Evelyne Deret, Pierre Delpirou et Guy Popieul, Outils de développement cognitif, Paris, éd. L’Harmattan, 1991, p. 27.

Martine Herbert, Mylène Fernet et Martin Blais (dir.), Le développement, Paris, De Boeck Supérieur, Coll. « Troubles du développement psychologique et des apprentissages », 2017, p. 161.

Annabelle Klein, Nos jeunes à l’ère du numérique, Louvain-la-Neuve, Academia - éd. L’Harmattan, Coll. « Pixel », 2016, p. 11.

Margaret W. Matlin, La cognition : une introduction à la psychologie cognitive, trad. de la 4ème éd. Alain Brossard, Paris, De Boeck Université, Coll. « Neurosciences & cognition », 2001, p. 302.

Jean Retschitzki et Jean-Luc Gurtner, L’enfant et l’ordinateur ; aspects psychologiques et pédagogiques des nouvelles technologies de l’information, Bruxelles, éd. Mardaga, 1996, p. 99.

 

Notes

 

[1] Dictionnaire CNRTL, url :www.cnrtl.fr.

[2] Dictionnaire CNRTL, url : www.cnrtl.fr.

[3] Troubles de développement chez l’enfant de 0-5 ans : facteurs de risque et prévention, url : www.santecom.qc.ca.

[4] Barbara Kolucki et Dafna Lemish, Communiquer avec les enfants, url : www.unicef.org.

[5] Annie Bertrand et Pierre-Henri Garnier, Psychologie cognitive, Studyrama, 2005, url : books.google.tn.

[6] Pokémon GO : fièvre mondiale autour de la version pour smartphone du célèbre jeu, url : www.leparisien.fr.

[7] Détails : Le développement de l’enfant et son temps de jeux. L’enfant s’adapte selon un développement propre : il consacre des durées variables et s’adapte aux différents types de jeux choisis. Ces durées obéissent à une résistante primauté du contexte culturel et des incitations engendrées. Ces stimulations se résolvent par les intervalles et distanciations arrangés pour que l’enfant puisse s’exprimer dans le jeu : espaces dédiés ou provisoires, en intérieurs ou en extérieurs avec des dimensions appropriées et, important, à proximité d’adulte. La diversité du matériel et des situations disponibles - jouets, objets du quotidien, livres, écrans etc. - est prépondérante pour la fonction apparente d’autonomie face au comportement des proches adultes dont la bienveillance, la confiance, les recommandations incitatives, valoriseront l’enfant. Le respect du temps nécessaire accordé pour réaliser ses propres expériences doit être accompagné d’une composante médiatrice, d’un moment de partenariat aux jeux, ou... indifférents, répressifs, inquiets, impatients, etc.

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