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Pesticides biologiques : vers une accélération de leur mise sur le marché

Afin de développer les solutions alternatives biologiques aux pesticides de synthèse, la Commission européenne modifie et assouplit ses règles de validation des produits phytosanitaires à base de micro-organismes.

Agroécologie  |    |  N. Gorbatko
Pesticides biologiques : vers une accélération de leur mise sur le marché

Informations à soumettre, exigences en matière de données, critères d'approbation, principes d'évaluation et d'autorisation des produits… Publiés par la Commission européenne, mercredi 31 août, quatre nouveaux règlements modifient les procédures applicables à la mise sur le marché des produits phytosanitaires contenant des micro-organismes naturellement présents dans l'environnement : bactéries, champignons, virus et autres protozoaires.

« Jusqu'à présent, les exigences relatives à l'approbation des micro-organismes comme substances actives de produits phytosanitaires et à l'autorisation des produits en contenant reposaient sur des principes d'évaluation et de décision très semblables à ceux des substances actives chimiques », observent les services de la Commission. En s'appuyant sur les dernières connaissances en matière de biologie et d'écologie des micro-organismes – souches microbiennes, reproduction et survie, écosystèmes, mise en compétition dans leur microbiome, production de toxines… –, via une recherche exhaustive dans la littérature scientifique, l'exécutif européen a considéré qu'il était possible d'assouplir ses procédures d'approbation.

Écosystèmes et génétique en appui

“ Plus nous investissons collectivement de ressources dans l'évaluation des produits phytopharmaceutiques, plus nous aurons d'alternatives sûres pour tenir notre engagement de réduire de 50 % l'utilisation des pesticides chimiques d'ici à 2030 ” Stella Kyriakides, commissaire chargée de la Santé et de la Sécurité alimentaire
« La présence de ces micro-organismes au sein des écosystèmes dont ils ont été isolés fournit bon nombre d'éléments intéressants pour l'évaluation de leurs risques », détaillent ses experts. L'identification de leurs caractéristiques par l'analyse de leur matériel génétique rendrait également inutiles bien des tests classiquement réclamés pour les substances chimiques. En tout état de cause, l'utilisation d'un micro-organisme ne peut être approuvée « que s'il est prouvé qu'il ne provoque pas de maladie chez l'homme ou l'animal », précise toutefois la Commission.

Accompagnée d'une simplification et d'une réduction des dossiers à présenter, cette nouvelle approche permettra de raccourcir les délais de mise sur le marché des produits. Avec « des conséquences positives attendues pour ces produits considérés à faible risque par rapport aux pesticides chimiques », souligne l'exécutif, faisant de l'Union européenne « l'un des régulateurs les plus avancés sur la scène mondiale pour ces produits ».

Formations et informations prévues

« Plus nous investissons collectivement de ressources dans l'évaluation des produits phytopharmaceutiques, plus nous aurons d'alternatives sûres pour tenir notre engagement de réduire de 50 % l'utilisation des pesticides chimiques d'ici à 2030 », insiste Stella Kyriakides, commissaire chargée de la Santé et de la Sécurité alimentaire. Contribuant à répondre à la fois aux objectifs de son Pacte vert et à ceux de sa stratégie « De la ferme à la table », ces mesures devraient, en outre, contribuer à réduire les essais superflus sur les animaux. Approuvées par les États membres en février 2022, elles seront applicables à partir du 21 novembre 2022.

Afin d'accompagner ce changement pour les acteurs de la chaîne d'évaluation, la Commission a lancé un programme de formation pour la remise à niveau de ses propres services, des autorités des États membres concernées et des membres de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Des documents guides et des recommandations sont en cours d'élaboration au sein du groupe de travail biopesticides. En s'appuyant sur l'expérience acquise par les évaluateurs, l'exécutif européen travaille, par ailleurs, à la rédaction d'un document propre à chaque espèce de micro-organisme, afin d'accélérer encore l'évaluation des nouvelles souches leur appartenant. Aujourd'hui, plus de 60 micro-organismes, utilisables en agriculture biologique, ont déjà été approuvés dans l'UE.

Réactions1 réaction à cet article

L'UE semble enfin vouloir se donner les moyens de sortir l'agriculture européenne de sa dépendance mortifère aux pesticides de synthèse. C'est dans la logique du Green deal et de sa stratégie Farm to fork et c'est très bien ainsi.
Reste à tirer utilement les leçons de certains schémas de lutte biologique ratées (exemple : utilisation de coccinelles asiatiques stérilisées qui ne l'étaient pas tant que ça en lieux clos qui ne l'étaient pas si bien, de fait, on en retrouve un peu partout depuis une vingtaine d'années, même si l'alerte semble derrière désormais).
L'UE serait ainsi bien inspirée d'exiger des labos de recherche qu'ils prennent en amont l'attache de naturalistes de terrain reconnus avant de valider telle ou telle solution de lutte biologique.

Pégase | 06 septembre 2022 à 10h04 Signaler un contenu inapproprié

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