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Algérie : plusieurs figures du Hirak, dont Brahim Laalami, condamnées à de la prison ferme

En février 2019, M. Laalami était sorti seul avec une grande pancarte contre la candidature à un cinquième mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Le Monde avec AFP

Publié le 15 février 2021 à 15h41, modifié le 15 février 2021 à 18h19

Temps de Lecture 3 min.

Brahim Laalami, figure du mouvement Hirak

C’est une nouvelle condamnation pour l’une figures majeures du Hirak, le mouvement de protestation contre le régime algérien. Lundi 15 février, le jeune militant Chems Eddine Laalami, dit « Brahim », a été condamné par le tribunal de Bordj Bou Arreridj, près d’Alger, à deux ans de prison ferme, ainsi qu’à une amende de 200 000 dinars (1 250 euros), a fait savoir le Comité national pour la libération des détenus sur sa page Facebook. Le parquet avait requis quatre ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars (3 125 euros).

Une enseignante de l’université d’Annaba (nord-est du pays), Mouna Bouloudenine, a, par ailleurs, été condamnée le même jour à un an de prison, dont six mois ferme. Le parquet avait requis deux ans de prison ferme à l’encontre de Mme Bouloudenine, accusée de « publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national ». Deux autres hirakistes, Ali Naib et Nasreddine Younès, ont, quant à eux, reçu des peines de six mois de prison, dont trois mois ferme, devant le tribunal de Tiaret (centre). Placés sous contrôle judiciaire, ils étaient poursuivis, entre autres chefs d’accusation, de « financement étranger pour des actes ayant pour but d’atteinte à la sécurité de l’Etat », selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Ces sentences sévères surviennent à une semaine du deuxième anniversaire du Hirak, le soulèvement populaire déclenché le 22 février 2019, dans un climat de crispation du pouvoir confronté à une crise politique, sanitaire et socio-économique.

Lire aussi l’analyse : Article réservé à nos abonnés En Algérie, le « ravalement de façade » politique n’a pas suffi

« Offense au président de la République »

En détention provisoire depuis le 9 septembre 2020, M. Laalami, 29 ans, devait répondre de six chefs d’accusation. Il a été acquitté pour trois d’entre eux mais condamné pour « offense au président de la République », « outrage à corps constitué » et « publication de fausses informations », a déclaré Me Mounir Gharbi, avocat et membre du collectif de défense de l’accusé.

Brahim Laalami, un tailleur, était sorti seul à Bordj Bou Arreridj en février 2019 avec une grande pancarte contre la candidature à un cinquième mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Le Hirak, grand mouvement de contestation antirégime, avait éclaté quelques jours plus tard et entraîné la démission de M. Bouteflika au mois d’avril suivant.

« Nous avons boycotté le procès, car nous avons estimé qu’il n’y avait pas les garanties d’un procès équitable », a expliqué Me Gharbi. M. Laalami a refusé d’être jugé par visioconférence. Les procès à distance sont de plus en plus nombreux en Algérie depuis le début de la pandémie. Ils sont autorisés par le code pénal algérien.

Plus de 70 militants pro-Hirak actuellement emprisonnés

Il avait été condamné en juillet à dix-huit mois de prison ferme pour, entre autres, « outrage à corps constitués » et « outrage à fonctionnaire ». Le militant avait été à nouveau interpellé, le 8 septembre, quelques jours après avoir été libéré à la suite d’une réduction de peine. Brahim Laalami avait déjà été condamné à trois ans d’emprisonnement lors de précédents procès.

« Cette nouvelle condamnation confirme nos craintes : Brahim Laalami est victime d’un acharnement judiciaire », a dénoncé Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH). Amnesty International a condamné le jugement, soulignant que « personne ne devrait être condamné pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression ».

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Plus de 70 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec les protestations du Hirak et la défense des libertés individuelles, d’après le CNLD. Des poursuites fondées dans au moins 90 % des cas sur des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux, selon la même source. Une marche organisée pour « le départ du système [au pouvoir], pour la libération des détenus et contre la répression des libertés », a regroupé plusieurs centaines de personnes, lundi matin, à Béjaïa, grande ville de Kabylie (nord-est), d’après la LADDH.

Le Monde avec AFP

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